Belle et surprenante Saône-et-Loire : une découverte-
Connaissez-vous la Saône-et-Loire ? Nous sommes tout au sud de la Bourgogne, dans la région de Mâcon, Chalon-sur-Saône et Tournus, bercés par le flux lent de la Saône bordée de collines. C’est un pays de vignobles et de villages, de châteaux et de gastronomie – la France comme je l’aime, pittoresque, riche de patrimoine et de savoir-faire. J’ai eu le plaisir de découvrir cette région dont les beautés restent méconnues, et j’ai été surprise et charmée par ses beautés et son art de vivre. Nous sommes en Bourgogne, et les plaisirs de la vigne et de la table sont à l’honneur. Villes aux trésors secrets, villages de caractère, châteaux romantiques, coteaux aux noms poétiques, la Saône-et-Loire a su me séduire. Peut-être n’aviez vous pas songé à cette destination ? Je la découvrais aussi. Mais j’espère qu’après m’avoir lue, vous vous direz qu’un week-end en Saône-et-Loire (ou bien plus si affinités !), cela vaut le coup. Partons l’explorer ensemble…
Pourquoi la Saône-et-Loire ?
Mâcon, Chalon, Tournus, vous connaissez ? Je n’y avais jamais mis les pieds avant cette année, je ne m’étais jamais arrêtée sur l’autoroute de Lyon vers Paris, et je me rends compte que j’ai eu tort. Cette région mérite au moins une petite halte – c’est si facile de sortir de l’A6 pour aller visiter la sublime ville de Tournus, vous êtes à deux pas –, et bien plus encore.
Pour le vin et la gastronomie, sans se ruiner : la Bourgogne abordable
La Saône-et-Loire, c’est en Bourgogne, et qui dit Bourgogne dit vins délicieux et haute gastronomie. Après avoir découvert la Côte d’Or et les beautés de Dijon et Beaune à l’automne dernier, j’étais heureuse de revenir dans ce pays de grands vins et de bonne bouffe, cette fois plus au sud. Le paysage est différent : plus vallonné, plus marqué par la présence de l’eau, il m’a davantage rappelé mon séjour dans la Loire qu’en Côte d’Or. Mais côté table, les ingrédients sont les mêmes. On retrouve un très grand attachement à la vraie gastronomie, au fait-maison, à la cuisine française avec des produits frais de terroir, on retrouve des vignobles prestigieux et des vins délicieux. On mange vraiment très bien en Saône-et-Loire, je n’ai cessé de le constater.
La plus grande différence pour le voyageur, c’est sans doute que la Saône-et-Loire est plus abordable : nous sommes plus loin de la Côte de Beaune et Côte de Nuits, qui attirent par leur prestige international une clientèle très fortunée. La Saône-et-Loire, c’est une Bourgogne plus accessible, peut-être un peu moins luxueuse, mais tout aussi attachée à l’hospitalité bourguignonne. C’est un excellent endroit pour découvrir ce patrimoine et ses plaisirs, sans disposer forcément d’un gros budget.
Pour son patrimoine : la beauté des villages et des châteaux de Saône-et-Loire
Connaissez-vous la forteresse de Brancion, trônant fièrement depuis des siècles au-dessus d’une plaine immense couverte de villages pittoresques ? Ou encore les châteaux de Germolles et de Cormatin, petits joyaux préservés ?
Connaissez-vous la rue de Strasbourg à Chalon-sur-Saône, qui fourmille de restos à deux pas de la Saône ? Connaissez-vous le charme des villages de la côte châlonnaise, comme Mercurey ? Connaissez-vous l’extraordinaire abbaye romane St Philibert à Tournus, qui fête ses mille ans cette année ? Connaissez-vous le Val Lamartine, au sud de Mâcon, avec ses châteaux romantiques et ses vignobles étendus au pied de la sublime roche de Solutré ?
La Saône-et-Loire, c’est un manteau de petits bijoux méconnus, châteaux, églises, villages de charme, qui ne cessent de me montrer combien la France est belle et mérite qu’on la découvre.
Chalon-sur-Saône, vivante et colorée
Chalon-sur-Saône m’a véritablement surprise : je n’en attendais rien, car je ne la connaissais pas et n’avais jamais vu de photos d’elle dans les magazines, et j’ai été conquise.
D’abord parce qu’elle est véritablement vivante. Le cœur de ville entièrement piéton est incroyablement riche en bars, cafés, petits restos et boutiques originales. Les façades sont étonnamment colorées, donnant un petit air méridional à cette ville que la Saône relie au rêve du sud, et de nombreuses fresques en trompe-l’œil rappellent l’amour de Chalon pour le théâtre et les arts vivants : chaque année, le festival Chalon dans la rue attire un monde fou et renforce la nature conviviale de Chalon. J’ai eu un coup de cœur pour la rue de Strasbourg avec tous ses restos, pour les nombreuses fontaines et terrasses qui suggèrent une vie tournée vers l’extérieur.
Ensuite, parce qu’elle est belle. La place de la cathédrale est absolument sublime, une vraie vision de carte postale avec ses maisons à colombages et son impressionnante architecture gothique, restée intacte à la Révolution. Saviez-vous que la photographie a été inventée à Chalon, par Nicéphore Niepce ? Si j’avais été Niepce, j’aurais moi aussi eu envie d’inventer la photo pour immortaliser la place de la cathédrale. Quoi qu’il en soit, le musée Niepce (que je n’ai pas eu le temps de visiter) me fera revenir à Chalon : il a l’air absolument extraordinaire, un trésor de l’histoire de la photographie !
Une bonne adresse à Chalon : le resto La forge. Je vous parlais de la gastronomie bourguignonne de grande qualité, mais abordable, La Forge en est un excellent exemple. Ce petit resto situé rue de Strasbourg cultive l’amour du travail bien fait, à l’image des ancêtres artisans forgerons à qui il rend hommage. Pour une trentaine d’euros, un vrai menu gastronomique de grande qualité, avec des produits du terroir préparés avec soin, des fleurs du jardin (saveurs originales) et des alliances très réussies !
Une balade sur la côte chalonnaise
La Bourgogne compte trois côtes célèbres : la Côte de Nuits, la Côte de Beaune et la Côte chalonnaise. Si cette dernière ne fait pas partie du périmètre classé à l’UNESCO, elle produit elle aussi de très grands vins, avec une même organisation géographique : les climats de Bourgogne, une répartition de l’espace vinicole en toutes petites parcelles classées selon la nature de leur sol et de leur ensoleillement, ce qui signifie que chacune est unique. Ici, puisqu’on travaille les mêmes cépages, c’est véritablement le sol qui détermine la valeur du vin, ses arômes et sa personnalité – ici on boit le sol, on ancre le vin profondément dans un terroir précis et intimement connu. Je vous avais longuement parlé des climats de Bourgogne dans mon article sur la Côte d’or, n’hésitez pas à relire les explications si le sujet vous intéresse : les mêmes principes s’appliquent à la Saône-et-Loire, le même soin est accordé à la vigne, au raisin et au vin.
La côte chalonnaise me plaît beaucoup esthétiquement, car elle est verte et vallonnée, un paysage de carte postale, où les coteaux épousent les formes des collines et où des châteaux émergent des vignes.
Ma visite commence au domaine Chanzy à Bouzeron. Propriétaires de 80 hectares de vigne répartis sur les trois côtes de Bourgogne, ils proposent à la vente et la dégustation les grands vins de Bourgogne – les Grands crus, les plus prestigieux de tous, les Premiers crus, et les crus Villages. Mais ce que je retiendrai de ma visite, c’est leur fabuleux Crémant de Bourgogne (un vin effervescent, comme le champagne), vraiment exquis !
Je découvre ensuite le superbe château de Rully, vision idyllique d’un château médiéval au milieu des vignes, avant de filer à Mercurey, un des plus jolis villages de la côte chalonnaise.
Du domaine Château de Chamirey, la vue sur le village et les coteaux est de toute beauté, une vision de cinéma qui achève de me convaincre de la beauté de la Saône-et-Loire. Le domaine produit d’excellents vins issus des meilleurs terroirs de Mercurey, et le lieu superbe invite à s’éterniser un peu sur la terrasse pour une dégustation avec vue.
Un château fabuleux en Saône-et-Loire : bienvenue à Germolles
Voulez-vous retourner au XVe siècle, à l’époque des glorieux ducs de Bourgogne, qui furent plus riches que le roi de France et dont le duché courait jusqu’à la Flandre ? Alors, il faut que vous visitiez Germolles, qui est la mieux préservée des demeures ducales, et qui appartenait à l’opulente et puissante Marguerite de Flandre. Ce n’est pas une forteresse médiévale, c’est un palais d’apparat et d’agrément, qui augure déjà des fastes de la Renaissance. J’ai adoré la visite de ce lieu en compagnie de son propriétaire, immensément érudit et passionné, et la beauté de ce cadre romantique.
Tournus, une merveille de ville médiévale
Je me suis sentie coupable de ne pas connaître Tournus alors que j’ai vu environ mille fois sur l’A6 le panneau marron annonçant l’abbaye St Philibert, que cette ville magnifique est à 5 minutes de la sortie d’autoroute, et que j’adore l’art roman. Verdict : j’avais raison de me sentir coupable. Sincèrement les amis, au lieu de manger un sandwich triangle sur une aire, sortez de là et allez voir Tournus. La ville n’a que 6000 habitants, mais un charme fou, et tellement d’atouts dans sa manche. Voici donc quatre excellentes raisons d’aller voir Tournus.
Vous l’aurez compris, la fabuleuse abbaye St Philibert vaut vraiment le coup. C’est un chef d’œuvre de l’art roman, avec un cloître d’une beauté rare, un petit bijou paisible à l’ombre des grands arbres. L’église abbatiale est une des plus grandes églises romanes, et une des mieux conservées – une véritable machine à remonter le temps. Et que dire de la crypte ? Mon Dieu, il faut tourner des films mystiques façon Nom de la rose dans cette crypte ! Immense, obscure, avec sa forêt de colonnes sculptées et son puits bruissant de légendes…
Vous connaissez sans doute les hospices de Beaune, mais connaissez-vous ceux de Tournus ? Un peu plus récents – ils datent du 17e siècle –, ils sont superbes et fascinants, notamment leur apothicairerie d’époque, avec ses boiseries et sa collection de fioles mystérieuses, remplies de poisons et de remèdes…
Tournus est une ville d’art : de très nombreuses galeries et boutiques d’art emplissent les ruelles, et un parcours fléché vous permet de toutes les découvrir. Quel dynamisme pour une aussi petite ville !
Enfin, Tournus est une ville de gastronomie : elle a longtemps compté 4 restaurants étoilés au Michelin, et en possède toujours deux. Le restaurant étoilé de Greuze réouvre ce printemps, et ils proposent désormais une version bistronomique abordable, Le bouchon bourguignon. Une excellente adresse pour découvrir la cuisine de Greuze pour une trentaine d’euros avec une qualité de service extraordinaire !
Des châteaux merveilleux autour de Tournus
Cela fut un des grands moments de ma découverte de la Saône-et-Loire : le pays des châteaux autour de Tournus, où je suis allée de merveille en merveille.
Je commence par mon coup de cœur ultime : la forteresse de Brancion. Vraiment, ne passez pas à côté, ce lieu est magique. La forteresse fut trois siècles dans les mains des Seigneurs de Brancion, avant de revenir aux ducs de Bourgogne, et c’est une petite Carcassonne de Saône-et-Loire, une merveille de village fortifié dressé sur son éperon au-dessus de la plaine. Les vues depuis le sommet du donjon sont fabuleuses, l’ambiance est celle d’un film d’époque, et le calme règne dans ce village sans voitures, où vivent une douzaine d’habitants. De nombreuses manifestations sont organisées l’été, n’hésitez pas à jeter un coup d’œil au programme. La vue depuis la chapelle de Brancion est une des plus belles de Saône-et-Loire, et on devine les magnifiques villages en contrebas, notamment Chapaize, avec son église romane vraiment singulière, différente de tout ce que je connais avec son entrelacs de piliers énormes et spectaculaires.
Allez ensuite faire un tour au magnifique château de Cormatin, qui m’a séduite par une particularité rare : plusieurs pièces ont conservé leur décoration intégrale du 17e siècle, ce qui signifie une opportunité vraiment rare de remonter 400 ans en arrière dans la vie quotidienne des aristocrates. Certaines pièces sont vraiment spectaculaires, tant au niveau de l’ameublement que des ornements muraux. J’ai adoré les jardins avec leurs labyrinthes de buis, une petite merveille Renaissance.
Un hébergement romantique et insolite en Saône-et-Loire : Et si vous voulez vivre la vie de château en Saône-et-Loire, enchaînez donc sur une nuit au château de Balleure. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut dormir dans une forteresse médiévale où ont été aménagées des chambres d’hôte tout confort – qui sont plutôt des suites d’hôte, étant donné la taille des pièces ! Les propriétaires du lieu sont passionnés et très investis dans ce projet rare. Cette nuit de princesse restera un souvenir à part !
Un fabuleux étoilé près de Tournus : La Marande
Je vous ai dit que la Saône-et-Loire était une fabuleuse destination gastronomique, et j’ai eu le privilège d’un repas merveilleux dans un restaurant étoilé, La Marande, à Montbellet. Que dire ? C’est le genre de moments où on devient chauvin et qu’on se souvient pourquoi la cuisine française est considérée comme la meilleure du monde. J’ai une fascination totale pour le savoir-faire de ces artisans virtuoses qui savent sublimer le produit sans le dénaturer, faire exploser toutes les saveurs avec originalité et élégance. Qu’est-ce que j’ai bien mangé à La Marande ! Je retiens particulièrement mon plat, un dôme de crustacé à l’encre de seiche, avec langoustines, petits champignons et fleurs de printemps… quelle merveille ! Les variations de fraise et rhubarbe en dessert, les amuse-bouche raffinés, tout m’a séduite. Le cadre est coloré et chaleureux, et le service attentionné – les propriétaires sont vraiment d’une grande gentillesse. Retenez cette belle adresse, d’autant qu’elle est abordable : menu du marché à 30 euros, menu plaisir à 47 pour les plus accessibles.
Un petit tour en gyropode dans les vignes ?
Je suis à Lugny, une très célèbre cave coopérative au cœur du pays de Chardonnay : ils sont aujourd’hui les premiers producteurs de vin en Bourgogne. Sur des terroirs exceptionnels comme Les Charmes, ils ont su développer des vins de prestige qui cherchent aujourd’hui à obtenir leur propre appellation, Lugny, pour souligner leur singularité au sein des coteaux du Mâconnais. Vous pouvez bien sûr visiter la cave et déguster leurs vins – notamment des blancs, qu’on dit délicieux et qui ont fait leur célébrité : on connaît dans le monde entier le nom du village de Chardonnay, qui est sur le territoire de la coopérative. Mais cette fois-ci, ce n’est pas ce que j’ai fait : je suis plutôt partie me balader en gyropode dans les vignes ! J’avais un peu d’appréhension quant à cette activité que je ne maîtrise pas et je me demandais si j’allais finir l’après-midi avec toutes mes dents de devant, mais contre toute attente, j’ai adoré. On prend très vite le coup de main, le gyropode est beaucoup plus stable et maniable qu’il n’y paraît, et c’est vraiment très fun. Easy rider à roulettes au milieu des vignes, c’était un joli moment, et les paysages étaient très beaux – je vous le conseille !
Le Mâconnais romantique : le Val Lamartine
Le val Lamartine ? C’est le pays natal d’Alphonse de Lamartine, un des plus grands poètes romantiques français. Vous le connaissez forcément, car il est l’auteur du célébrissime poème Le Lac : « Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices. Des plus beaux de nos jours ! » Lamartine est resté profondément attaché à sa région d’origine, et tous les villages au sud de Mâcon portent son empreinte : il a vécu dans certains lieux, aimé dans d’autres, et d’autres encore ont fait l’objet de quelques vers, la tourelle d’un château ou la courbe d’un coteau ont été chantés par son lyrisme. C’était un endroit que je rêvais de découvrir, et qui aurait comblé toutes mes espérances si je n’avais pas joué de malchance avec la météo. Mes photos sont ternes, car j’ai vu le val Lamartine sous un ciel gris de pluie et de brouillard, mais j’adorerais y revenir pour prendre le temps de l’explorer lentement… d’autant qu’une célèbre route de cyclotourisme, la voie verte, traverse le val. Je reviendrais bien en vélo (électrique, c’est vallonné ;-)) pour aller paisiblement de château en château et tous les visiter. On commémore cette année les 150 ans de la mort de Lamartine, l’occasion me semble idéale.
A Milly, qui s’appelle désormais Milly-Lamartine en hommage à son plus illustre habitant, on découvre la maison natale du poète, et j’ai trouvé le cadre de toute beauté, un tableau romantique parfait.
Le château de Berzé était en ruines à l’époque de Lamartine (« un vieux château en ruines, enveloppé de ses tourelles et de ses tours »), mais c’est aujourd’hui une superbe forteresse restaurée qui trône au sommet d’une colline.
Mon coup de cœur fut le château de Pierreclos, où vivait l’amante de Lamartine, un magnifique ensemble aux toits de tuiles vernissées entouré de coteaux, et qui fait tellement bourguignon…
Je n’ai pas eu le temps de pousser jusqu’au château de Saint Point, où a vécu Lamartine, mais je suis sûre de revenir pour visiter ces endroits. J’aime profondément les lieux que l’art a transfiguré et mythifié, où vibre encore l’écho d’une voix puissamment originale…
Une balade dans le Mâconnais-Beaujolais, entre roches et grands crus
En Bourgogne, pays incontesté des grands vins, on saute d’un terroir mythique à un autre… après les trois Côtes, voici le Beaujolais. Situé à cheval entre la Saône-et-Loire et le Rhône, le Beaujolais est connu dans le monde entier grâce à la célébration du Beaujolais nouveau. Dès mon arrivée dans le Beaujolais, je tombe sur une vision que j’adore : un cheval de trait en train de désherber les vignes en retournant la terre entre les rangées. Le propriétaire m’explique que dans ce pays très vallonné, où le vin pousse sur des pentes souvent raides et en lignes serrées, le cheval est parfois la meilleure solution. Il me dit aussi que nombre de vignerons du pays sont dans une démarche de retour au naturel – moins d’intrants, moins de tracteurs – et que le cheval s’inscrit pleinement dans cet idéal. J’adore cette vision bucolique.
Le pays du Mâconnais-Beaujolais est magnifique, avec deux attraits phares que je rêvais de voir : la roche de Vergisson et la roche de Solutré. Ce paysage labellisé Grand Site de France est absolument exceptionnel, non seulement par sa perfection esthétique – les deux roches monumentales se dressent au-dessus des vignes et dessinent un panorama de toute beauté – mais par sa puissance historique et symbolique : c’est ici qu’on a retrouvé un des plus beaux sites archéologiques du Paléolithique d’Europe. Ici, les fouilles ont mis à nu des meubles, des silex, des bijoux, une civilisation si riche et complexe qu’on l’a nommée d’après la plus majestueuse des deux roches : on parle du « Solutréen ». Un musée de la préhistoire permet de découvrir les résultats des fouilles et de mieux comprendre cette lointaine période de notre histoire.
Autour de la roche de Solutré se trouvent de nombreux coteaux prestigieux, comme le Pouilly-Fuissé. J’ai été charmée par le village de Fuissé et son église au milieu des vignes… mais aussi par les nombreux autres villages pittoresques de la région, comme St Amour, St Vérand, le hameau de Moulin à Vent…
La balade s’achève dans un lieu célèbre : je vais découvrir le lieu où le Beaujolais nouveau est né, le Hameau Duboeuf.
Un superbe musée et parc d’attraction du vin : le Hameau Duboeuf
Le hameau Duboeuf ? C’est sans doute un des sites les plus touristiques de Bourgogne, mais il le mérite tellement que je vous le recommande sans hésiter. J’ai été bluffée par cet immense espace, mi musée, mi parc d’attraction du vin, où on peut presque passer une journée entière sans s’ennuyer. Le célèbre vigneron et marchand de vin Georges Duboeuf a créé ce lieu hors du temps à la gloire du vin et de ceux qui le fabriquent, et la visite est vraiment séduisante, même si vous n’êtes pas un fanatique d’œnologie (ce que je ne suis pas non plus).
Le lieu est magnifique : une ancienne gare transformée en espace touristique, conservant un charme 1900 très prononcé, avec des fresques de style PLM et une décoration rétro que j’adore. La salle de spectacle, à la fin de la visite, avec son ambiance de cabaret Belle Epoque, vaut vraiment le détour. La visite mêle espaces muséographiques (passionnants : sur l’histoire de la vigne, du vin, des ravageurs, des méthodes phytosanitaires…) et espaces ludiques, avec notamment une sorte de vol en 4D au-dessus des vignes du Beaujolais très réussi. Mais le hameau Duboeuf, ce sont aussi des jardins – où différents engins permettent des parcours ludiques pour les enfants –, une boutique immense et spectaculaire avec un nombre incroyable de vins, un restaurant, des dégustations, un petit train… bref, un fourmillement de divertissements pour toute la famille et qui marche aussi avec les adultes. J’ai beaucoup aimé la nouveauté 2019, une sorte de spectacle vidéo en relief présentant l’histoire du Beaujolais. Je ne pensais pas qu’une sorte de Disneyland du vin pourrait m’intéresser aussi, j’ai été très agréablement surprise – et j’ai beaucoup appris.
Les secrets de Mâcon
Mon séjour en Saône-et-Loire s’achève par la découverte de Mâcon, qui est aujourd’hui plus connue de la clientèle d’affaires en raison de son impressionnant parc hôtelier : si vous cherchez une halte sur l’A6, sachez que Mâcon compte un grand nombre d’hôtels de qualité à des prix très intéressants, ce qui en fait une destination appréciée des congressistes. Mais pour le grand public, pourquoi aller à Mâcon ? Pour la gastronomie – en vraie ville bourguignonne, Mâcon regorge de super restos abordables et de qualité – et pour le tourisme. Si je dois avouer que je n’ai pas eu le même coup de cœur pour Mâcon que pour Châlon ou Tournus, qui sont globalement plus photogéniques car plus harmonieuses dans leur structure urbaine, la ville compte de jolis endroits qui méritent bien un détour ! Les bords de Saône sont aménagés aux couleurs de Lamartine, avec le poème Le lac inscrit le long des berges fleuries, ce qui a beaucoup de charme. Le centre ancien compte de nombreuses ruelles colorées et charmantes, avec un incontournable : la « maison de bois », une des plus anciennes maisons de Saône et Loire, absolument superbe avec sa façade ouvragée. Sachez que les ruelles comptent de nombreuses traboules (comme à Lyon !) descendant vers la Saône, arrière-cours et passages secrets que vous pouvez découvrir en visite guidée avec l’office du tourisme. Enfin, Mâcon compte plusieurs églises superbes – l’église Saint Pierre, toute blanche et aérienne, est juste en face de l’office du tourisme où on vous remettra le plan des jolis coins et des bons restos. Une jolie façon de finir ma parenthèse bourguignonne, avant de redescendre vers mon sud !
Mon séjour en Saône-et-Loire a été plein de surprises et m’a vraiment séduite. Le versant sud de la Bourgogne a un charme fou ! Merci à Destination Saône et Loire et à toutes les personnes qui se sont occupées de moi, notamment Coralie, Louis-Mickaël et Priscilla, pour l’accueil chaleureux !
Vous avez aimé cet article ?
Alors n’hésitez pas à le partager ou à l’épingler !
-
Pour suivre l’actualité d’Itinera Magica, aimez notre page Facebook
ou inscrivez-vous à notre newsletter
Merci pour votre soutien et à bientôt !
le 9 août, 2019 à 7 h 52 min a dit :
La vue de Brancion d’en haut est assez spectaculaire et celle de Fuissé est bucolique, j’aime beaucoup !
le 9 août, 2019 à 8 h 11 min a dit :
Quelle magnifique découverte! J’adore le style des petites ruelles bien vivantes, la nature et ces châteaux que l’on y découvre. Tout a l’air magique. Je le note pour très prochainement 🙂
le 9 août, 2019 à 15 h 36 min a dit :
Reportage très bien réalisé et très interessant. Envie de visiter la Saône et Loire.
le 11 août, 2019 à 13 h 41 min a dit :
Magnifique reportage qui donne envie de partir à la découverte de ce département qui offre tant de belles surprises ! Et, les photos des campagnes le montrent, si la Saône-et-Loire est si belle, si ses paysages sont si bucoliques et sculptent les campagnes, c’est grâce à tous ceux qui la cultivent avec l’amour du travail bien fait et une vraie passion pour de bons produits que les restaurateurs du cru savent si bien sublimer. Pas seulement la vigne, mais aussi, paissant dans les verts pâturages, des animaux élevés en plein air qui nous donnent des fromages délicieux (Comté, Morbier, Brillat-Savarin…), la volaille de Bresse bleu-blanc-rouge nourrie au mais, les agneaux et les bœufs du Charolais… Derrière la beauté d’un pays, il y a toujours des acteurs silencieux, discrets, mais indispensables : ceux qui nous nourrissent et fabriquent les paysages en réparant la planète !
le 12 août, 2019 à 6 h 06 min a dit :
Je viens juste de m’inscrire sur votre site j’ai appréciée d’autant qu’il nous permettra de pouvoir y aller en camping-car et en vélo merci pour ces belles idées de voyage avec de très bon itinéraire.
le 17 août, 2019 à 18 h 30 min a dit :
Effectivement, que de choses à faire et à voir ! Je n’aurais pas du tout pensé, je ne connaissais pas la région. Et même si j’avais prévu d’aller faire un tour dans le Beaujolais des pierres dorées, je n’avais pas vu qu’il y avait de si jolies choses un peu plus au nord… Je me le note précieusement, tu vends très bien la région 😉
le 18 août, 2019 à 8 h 00 min a dit :
Je ne suis jamais venue en Bourgogne donc je connais que très peu la Saône-et-Loire. Ce qui m’a plutôt donné envie de découvrir ton article. Et j’avoue qu’il y a quelques lieux qui me tapent dans l’œil comme ce parc d’attraction du vin, rien que le nom j’adore ! Je ne suis pas passionnée d’œnologie mais j’aime le vin et j’aime découvrir les personnes passionnés qui travaille dans ce domaine. C’est toujours de belles rencontres enrichissantes et tu le prouves une fois de plus. Tournus a l’air superbe aussi, petit coup de cœur pour ce petit bijou.
le 3 novembre, 2019 à 18 h 52 min a dit :
[…] des deux mains : moi qui ai adoré l’Aveyron, la Lozère, l’Orne, la Loire, la Saône-et-Loire, la Côte d’Or, l’Alsace, le Lot, le nord de la Bourgogne (articles à suivre), je ne peux […]
le 24 mars, 2020 à 11 h 49 min a dit :
Merci pour cet article, ça rappelle des souvenirs ! Il y a vraiment de très beaux endroits dans ce département (par contre j’étais à Chalon-sur-Saône en août, c’était mortel…)
le 24 mars, 2020 à 21 h 31 min a dit :
ahaha, en même temps Paris en août c’est mortel aussi 😀
le 6 novembre, 2020 à 21 h 05 min a dit :
[…] printemps 2019, j’avais eu le bonheur de découvrir cette terre radieuse, et suite à ce premier séjour en Saône-et-Loire, je m’étais fait une promesse : retourner à la roche de Solutré en […]