Sur les chemins de Saint Jacques dans le Lot : GR65, Célé et Rocamadour-
Sur les chemins de Saint Jacques, le Lot est une des plus belles étapes, un concentré de randonnées sublimes entre Figeac, Saint-Cirq-Lapopie, Rocamadour et Cahors. Sur le GR65 et ses variantes, le Lot offre aux marcheurs un éventail de chemin de randonnées d’une rare beauté.
Randonneurs sur les chemins de Saint Jacques, vous connaissez sans doute la mythique voie du Puy – via podiensis -, le plus célèbre des chemins français menant à Compostelle. Après avoir quitté le Puy-en-Velay, traversé l’Aubrac et Conques, le GR65 conduit le pèlerin dans le Lot, au cœur du pays occitan. Ici l’eau a sculpté dans la roche dorée d’immenses plateaux de calcaires et des gorges spectaculaires où nichent les villages perchés. Saint-Cirq-Lapopie, Marcilhac, Rocamadour, autant de pépites perchées dans les causses du Quercy et de haltes sublimes sur le chemin de Saint Jacques.
Je vous propose de découvrir les trois chemins de Saint Jacques qui traversent le Lot : le GR65 « classique », la variante du Célé, et la sublime variante par Rocamadour, qui a été pour moi un coup de foudre. Et je vous proposerai également de découvrir les chemins de Saint Jacques à cheval. Nous sommes au cœur du parc naturel régional des causses du Quercy, somptueux décor de pierre blonde et de rivières sinueuses. Véritable eldorado du tourisme équestre, la région invite à de longues randonnées, à pied… et à cheval. Pèlerin, randonneur, cavalier, laissez-moi tout vous raconter sur les chemins de Saint Jacques à travers les sublimes paysages du Lot.
Itinéraires : les trois chemins de Saint Jacques dans le Lot
Le Lot est traversé par trois chemins jacquaires, trois variantes du pèlerinage historique vers Compostelle. La variété des itinéraires lotois qu’on peut envisager, pour tous les emprunter, de cheminer durant plusieurs semaines dans le Lot avant de poursuivre vers Saint-Jean-Pied-de-Port et l’Espagne.
Vous arrivez du Puy, et vous êtes passés par Conques. Vous entrez dans le Lot et trois options s’offrent à vous. Les trois chemins se séparent au niveau de Figeac, qui est réellement le carrefour des randonneurs.
Voici les trois itinéraires que vous pourrez emprunter à partir de Figeac :
- Le GR65, la voie du Puy (via podiensis) classique. C’est la suite de l’itinéraire « standard » qui part du Puy-en-Velay et passe par Conques. Au départ de Figeac, le GR65 part vers le sud-ouest en passant par Gréalou, Cajarc, Varaire, Cahors, Montcuq, dernière étape lotoise avant de passer dans le Tarn-et-Garonne en direction de Moissac.
- Le GR651, la variante du Célé. Il s’agit d’une alternative au GR65 qui permet de passer, après Figeac via Béduer, par un des plus beaux villages de France, Saint-Cirq-Lapopie, et par le superbe Marcilhac-sur-Célé. La variante part vers l’Ouest à Figeac et rejoint le GR65 à Cahors. Le chemin continue ensuite sur l’itinéraire classique du GR65 via Montcuq, Lauzerte, etc.
- Le GR6 : le chemin de Rocamadour. Au départ de Figeac, ce chemin part vers le Nord-Ouest afin d’emmener les pèlerins vers Rocamadour, un des sanctuaires les plus iconiques de la chrétienté au Moyen-Âge. Le GR6 passe par Cardaillac, Lacapelle-Marival, Gramat, avant d’arriver à la célèbre citadelle creusée dans la falaise. Après Rocamadour, le GR6 devient le GR64 en direction de Gourdon, puis le GR652 en passant dans le Lot-et-Garonne. Cet itinéraire alternatif fait traverser Tournon d’Agenais, Villeneuve-sur-Lot, Agen, et ne rejoint le GR65 qu’une fois dans le Gers, au niveau de La Romieu.
Dans cet article, je vais évoquer le GR65, la variante du Célé ou GR651, et la voie de Rocamadour ou GR6 de Figeac à Rocamadour.
Mais tout d’abord, un mot d’amour à destination du Lot, qui mérite absolument qu’on s’attarde sur ses sentiers de randonnée. C’est un pays de couleurs chaudes, de rivières patientes et de villages suspendus aux falaises multicolores. Nous sommes dans le parc naturel régional des causses du Quercy, à cet endroit où la lumière du midi rencontre les premiers contreforts du Massif central. Deux rivières, le Lot et le Célé, ont creusé dans la pierre dorée des gorges sinueuses au cœur des hauts plateaux calcaire. L’ingéniosité des hommes a sublimé la singularité des sites : des châteaux troglodytes se nichent dans les falaises, et parmi les villages perchés qui nichent sur les promontoires, plusieurs ont reçu le célèbre label des « plus beaux villages de France ». Saint-Cirq-Lapopie et Rocamadour font réellement partie des plus beaux villages du monde à mes yeux, mais tous leurs voisins ne sont pas en reste – Marcilhac, Figeac, Cajarc, Cardaillac, Montcuq, que de pépites ! Le Lot est une véritable carte postale d’une France éternelle et parfaite, où la pierre, le bois et les fleurs viennent s’épouser au creux d’un méandre scintillant. Prenez le temps, Saint Jacques attendra. Le Lot est un pèlerinage en lui-même, une destination d’une rare puissance poétique.
Avant le Lot : du Puy-en-Velay à Conques, la via podiensis vers Saint Jacques
Je “fais Saint Jacques” petit bout par petit bout, année après année. Avec un groupe d’amis proches, nous sommes mis en chemin à l’été 2020, depuis Le Puy. Notre objectif était Conques : 210km à pied. Au début du voyage, nous ne savions pas encore si nous voulions continuer ensuite. Puis nous avons traversé les gorges de l’Allier, la Margeride, l’Aubrac, rencontré d’autres pèlerins, recueilli des prières et des chapelets, parlé, ri, souffert, vécu une expérience humaine puissante et inimitable. La magie du camino… Arrivés à Conques, notre désir était clair : nous voulions arriver un jour à Compostelle, petit bout par petit bout, été après été, en prenant notre temps, pour que ce pèlerinage devienne véritablement un chemin de vie. Un projet sur dix ans ou plus qui lie des amis qui se connaissent depuis le lycée.
Le GR65, du Puy-en-Velay à Conques
En 2020, nous avons commencé notre chemin sur le GR65 en Haute-Loire, au Puy-en-Velay.
A l’été 2022, nous avons repris le chemin pour une portion sublime entre deux sanctuaires de légende, deux lieux majeurs de la chrétienté médiévale : Conques à Rocamadour. Nous avons emprunté les chemins de Saint Jacques dans le Lot sur le tracé du GR6.
A l’été 2023, nous reprenons la route à Figeac en direction de Cahors via la variante du Célé.
Et entre temps, je suis revenue plusieurs fois en reportage dans le Lot, pour parcourir à pied, en road trip, à cheval, les chemins de Saint Jacques. Cet article est issu de ces multiples pérégrinations lotoises.
Figeac, carrefour des chemins de Saint Jacques dans le Lot
Tous les chemins jacquaires conduisent à Figeac.
Figeac, c’est une sublime ville médiévale entre solarets du midi, calcaires dorés du causse, et premiers contreforts du massif central. Prosper Mérimée y voyait un joyau préservé du Moyen Âge, et elle est demeurée ainsi : loin des fronts et des tranchées, elle a été totalement épargnée par les deux guerres. Capsule temporelle d’une Europe chevaleresque, elle est un véritable bijou médiéval, où chaque porte ouvragée en ogive semble un portail vers une autre époque. La déambulation dans le cœur de ville est un vrai voyage dans le temps… L’iconique maison du Griffon, une des plus anciennes de Figeac, date du XIIe siècle ! Je l’avais adorée en 2019, lors de mon premier voyage dans le Lot, et je l’aime toujours autant – je vous laisse consulter cet article pour découvrir plus longuement cette cité de pierres, de plumes et de hiéroglyphes. On ira notamment explorer le sublime musée Champollion, fabuleux voyage à travers l’histoire de l’écriture.
Nous passons une merveilleuse soirée à Figeac, avec un dîner sur la place principale délicieusement vivante en cette soirée d’août. Les chats et les étourneaux nichent dans les vieilles pierres dorées, les fromages du Lot illuminent nos assiettes et les vins de la vallée du Lot chantent dans nos verres.
C’est ici, à Figeac, que vous prendrez la décision : GR65 “classique”, variante du Célé ou GR6, dit aussi variante de Rocamadour ? Les chemins se séparent, mais tout est beau…
De Figeac à Rocamadour : randonner sur le GR6 dans le Lot
De Figeac à Rocamadour, ce sont presque 100 km à travers les chemins lotois de Saint Jacques, et c’est probablement une des plus belles variantes de Saint Jacques qu’on puisse imaginer. Cet itinéraire, la “variante de Rocamadour”, m’a frappée par sa beauté et son unité. J’aime énormément les paysages des causses du Quercy, sublime parc naturel régional. Murets de pierres sèches habillées de mousse, authentiques cazelles (maisonnettes typiques du Lot), calcaire doré, chênes centenaires et érables déjà roussis par un été sec, sentiers forestiers… C’est beau ici, c’est doux et humain. Nombreux sur le chemin sont ceux qui accueillent les pèlerins, proposent un verre de sirop ou un café, nombreuses sont les rencontres. Nous vivons une expérience humaine belle et forte sur le GR6, entre Figeac et Rocamadour. Nous parcourons environ 25km par jour, entre forêts, causses et villages, belles églises romanes, calcaires, cairns et messages laissés par des pèlerins en quête de sens et de lien sur ces sentiers millénaires.
Le chemin de Saint Jacques nous permet de traverser un patrimoine architectural et humain exceptionnel, et la région de Figeac est riche en pépites – non seulement la ville elle-même, mais aussi les villages voisins de Cardaillac et Lacapelle-Marival sont de toute beauté. Cardaillac, classé parmi les plus beaux villages de France, nous émerveille par ses tours de guet dressées dans le ciel bleu du midi. Brocantes, petits cafés, fanions et boutiques d’art lui donnent un charme pittoresque si typique de ce midi que j’aime tant.
Lacapelle-Marival, avec son impressionnant château, nous fait l’effet d’un conte de fées, d’autant que nous arrivons un soir de fête populaire et de concert, le marché nocturne gourmand. Aligot, concert de rock et lumières sur le château médiéval majestueux, c’est une belle soirée d’été !
Je suis encore et toujours éblouie par la splendeur de ces villes et villages occitans, par les paysages des causses du Quercy, par la beauté singulière des maisons caussenardes lotoises, par les murets de pierre et les façades où le bois des colombages se mêle à la pierre blonde.
Gramat me séduit avec son mélange de vignes et de pierres, mâtiné de roses trémières venant parfaire la carte postale du Lot…
J’ai un véritable coup de foudre pour la portion de chemin entre Gramat et Rocamadour. Ici le chemin se sépare entre itinéraire pédestre et équestre (retrouvez plus bas dans cet article Saint Jacques à cheval dans le Lot). Plus escarpé, l’itinéraire pédestre est d’une beauté inouïe, longeant les causses et explorant des châteaux fantasmagoriques livrés aux assauts du temps. Je m’émerveille des spectaculaires moulins en ruines qui jalonnent les gorges, et des forêts enchanteresses que nous traversons où la mousse anarchique sculpte une ombre bienvenue. En haut du causse, l’eau ne stagne pas, la sécheresse accélère l’automne. En bas de la gorge, l’humidité garde les arbres verts… Contrastes sublimes de fin d’été.
Sur les chemins de Saint Jacques dans le Lot : des hébergements variés
Gîte d’étapes, hôtel, chambre d’hôtes, nous varions les plaisirs.
A Figeac, nous dormons à l’hôtel Le Quatorze, joli hôtel de charme avec sa cour intérieure à deux pas du cœur historique de la cité, son accueil chaleureux et attentionné et ses jolies chambres lambrissées.
A Lacapelle-Marival, c’est une expérience typique du chemin qui nous attend : un gîte d’étapes de pèlerins simple et chaleureux avec dortoirs et chambres privées à 3 ou 4, Le cèdre bleu. On dépose ses affaires dans des bassines à l’entrée et on respecte les règles de la vie en collectivité. On y rencontre d’autres marcheurs et on s’immerge dans l’ambiance Compostelle.
Le lendemain, on vit une expérience plus luxueuse, mais tout aussi conviviale, à la superbe chambre d’hôtes Le domaine du Gravier à Gramat. On mange tous ensemble un barbecue géant sous le figuier et au bord de la piscine chez un couple adorable avec un vrai sens de l’accueil. Nous nous sentons presque en famille dans cette maison magnifique et chez ces gens adorables. Ce chemin est avant tout celui des rencontres. Le Camino est touchant…
Sur le chemin, nous nous arrêtons souvent pour boire un verre, remplir nos gourdes, faire une petite pause, dans les haltes pèlerines en bordure de GR. Cafés, cabanes, accueils chez l’habitant, nombreux sont les Lotois à ouvrir leur porte aux marcheurs. C’est une atmosphère que j’adore…
Et dans les restaurants, nous retrouvons souvent les délicieuses spécialités lotoises, le melon du Quercy au goût si tendre, le petit Rocamadour, exquis fromage de chèvre, ou encore les noix au chocolat… plaisirs de la route après une longue journée ! Nous faisons de grosses étapes, entre 25 et 30km, mais nous vivons un chemin épicurien où chaque dîner est une belle récompense…
Certains pèlerins choisissent de ne rien réserver, et de s’arrêter au fil du chemin. Pour nous qui marchons chaque année en août, et en petit groupe, nous préférons toujours anticiper, pour être sûrs de pouvoir rester ensemble.
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Rocamadour, pèlerinage à part entière
Vous n’irez pas jusqu’à Saint Jacques ? Allez donc à Rocamadour, c’est un but en soi. Rocamadour n’est pas seulement un des plus beaux villages de France, un des plus saisissants avec sa verticalité vertigineuse, ses tours élancées à l’assaut de la falaise blonde du Quercy, ce n’est pas qu’une sublime carte postale. Rocamadour, c’est aussi un des sanctuaires majeurs de la chrétienté médiévale, une ville immensément sainte que le roi Saint Louis gravit à genoux. Ce sont d’innombrables miracles attribués à la Vierge Noire du sanctuaire, des guérisons, des cloches retentissant lors du sauvetage de marins naufragés loin de là. C’est l’épée Durandal fichée dans la pierre et « l’espérance ferme comme le roc ». Arriver à pied à Rocamadour au terme de notre voyage, comme les pèlerins médiévaux, c’est une émotion puissante. Recevoir la sportelle, l’insigne des pèlerins de Rocamadour depuis mille ans, des mains du prêtre dans le sanctuaire, m’a beaucoup émue. J’ai été fascinée par cette église, par les moments vécus là-bas. La nuit dans les rues illuminées, nous marchons aux lampions en procession à Marie, vierge noire de Rocamadour. Le pèlerinage redonne ses lettres de noblesse à un lieu : arriver ainsi à pied après une longue marche, c’est redécouvrir le village avec de nouveaux yeux… Notre émotion à Rocamadour a été puissante.
Nous avons dormi au confortable et chaleureux Relais Amadourien, où nous retrouvons d’autres pèlerins, et profité d’un sublime dernier dîner lotois au restaurant du Château, en surplomb de la cité, à la hauteur des plus hautes tours. La table est exquise et l’atmosphère, par une belle soirée d’été, si douce… un magnifique moment en apothéose de ce pèlerinage 2022.
La variante du Célé : le GR651, via Marcilhac sur Célé et Saint-Cirq-Lapopie
La vallée du Célé, je l’ai découverte en voiture en 2019, lors de mon road trip dans le Lot. Je la traverserai de nouveau en août 2023, à pied cette fois. Nous avons choisi, au lieu du GR65 classique, la variante du Célé pour la beauté inouïe de cet itinéraire.
Cette vallée est un véritable chapelet de villages-joyaux, dont l’authenticité et la pure beauté visuelle vous transportent. A Espagnac-Sainte-Eulalie, magnifique étape historique sur le sentier de Saint Jacques, l’imposant prieuré du Val-Paradis coiffe depuis le XIIe siècle la rivière de sa silhouette majestueuse, et accueille les pèlerins entre ses vieux murs flanqués de coquilles. A Brengues, les ruines d’un château médiéval juché sur les hauteurs offrent un panorama d’exception sur la gorge. Quant à Marcilhac-sur-Célé, il inspire mille rêveries romantiques avec son abbaye en ruines à fleur de Célé, ses maisons où le bois des colombages se mêle aux teintes chaudes des pierres du Quercy et ses balcons fleuris. Notre périple nous conduira au fil de la vallée du Célé, entre panoramas majestueux et intrigants « châteaux des Anglais », ces fortifications enchâssées dans la roche qui résonnent encore des combats de la guerre de Cent Ans.
Et cette variante permet de rejoindre ce qui est peut-être le plus beau village de France à mes yeux : Saint-Cirq-Lapopie. « J’ai cessé de me désirer ailleurs », écrivait André Breton. Non content d’être un des « plus beaux villages de France », il fut aussi élu « village préféré des Français » – excusez du peu ! Comment ne pas tomber sous le charme d’une vision aussi saisissante ? Sur un éperon rocheux au-dessus du Lot, le village darde les tours de son église du XIVe siècle, son dédale de ruelles pavées regorgeant d’artisans céramistes et joailliers, et le rocher photogénique qui coiffe l’ensemble. Saint-Cirq-Lapopie a des airs de film médiéval grandeur nature, de capsule temporelle intacte. Impossible de voyager en France sans faire un jour halte ici. Croyez-moi : c’est inouï.
Le GR65 : Cahors et Montcuq, sur les chemins de Saint Jacques dans le Lot
Au printemps 2023, avec mon amie et binôme Marion Carcel alias Foehn Photographie, je viens en reportage dans le Lot. Cette pérégrination dévoile un morceau des chemins jacquaires que je découvrirai cet été : Cahors et Montcuq.
Les photos de Cahors, Montcuq, Flaugnac, Castelnau-Montratier, Rouillac, Lascabanes, sont l’oeuvre de Marion.
Nous commençons par faire halte à Castelnau-Montratier, saisissant par sa chapelle néo-byzantine qui coiffe le village de sa silhouette exotique, avant de dénicher au milieu des vignes et des cyprès la belle et douce chapelle Saint-Etienne à Flaugnac. Nous sommes dans le Quercy blanc, pays des moulins et des pierres pâles, et les fleurs printanières en réhaussent la beauté.
Puis à Lascabanes, à la chapelle Saint Jean le Froid, à la chapelle Rouillac, tous les trois situés sur le GR65, je retrouve avec émotion l’atmosphère que j’aime tant sur le chemin de Saint Jacques. Les autels couverts de prières, d’ex-voto, de chapelets, et de vœux. Les supplications autant adressées à Jésus et aux saints qu’aux frères pèlerins : « ami voyageur qui t’arrêtes dans cette église, prie pour moi… », sublime illustration de l’union de prière chère à mes coreligionnaires. Les petits objets sentimentaux laissés en offrande à Marie, les cartes postales où on griffonne une prière, les cierges brûlants et la douce odeur de cire fondue. J’aime tant Saint Jacques pour cette communauté humaine palpitante qui laisse son empreinte à chaque calvaire à la croisée des chemins, dans chaque chapelle, dans chaque oratoire de grand chemin. J’ai hâte. Hâte de reprendre la route.
Cahors et son sublime pont Valentré
Cahors ? J’adore.
Je vais vous faire un aveu très chauvin : je suis exagérément fière d’être française. Je le ressens encore plus à chaque fois que mes amis américains me parlent d’une « maison historique de 1910 » et que je pense à ce qu’on a chez nous. La puissance du patrimoine historique, des siècles de beauté préservée. Prenez Cahors, le bijou de la vallée du Lot.
Le pont Valentré est un des plus beaux exemples d’architecture médiévale défensive au monde. Il a été bâti au XIVe siècle avec ses 3 tours majestueuses pour protéger Cahors et trône depuis, intact. Il est évidemment inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Je le trouve grandiose.
Grandiose, tout comme la cathédrale Saint Etienne avec son architecture extraordinaire entre tympan gothique et coupole byzantine, qui accueille les pèlerins sur le chemin de St Jacques dans une puissante atmosphère de beauté et de recueillement. Je reviendrai à Cahors avec ma coquille, à pied, cet été.
Quand je reviendrai en août, je sais déjà où nous irons manger. Juste à côté de la cathédrale, le magasin de producteurs et petit resto Les petits producteurs a été un vrai coup de coeur. Huit vignerons associés tiennent ce magasin de bons vins de la vallée du Lot et de produits du terroir du sud ouest – canard, convivialité, qualité ! Notez l’adresse, elle vaut le détour !
Montcuq, au-delà du jeu de mots : perle du GR65
Vous venez faire le tour de Montcuq ? D’accord, la vanne est facile. Mais cela vaut vraiment le coup (Montcuq dans le Lot, pour le reste, je suis littéralement mal placée pour juger). Montcuq, dans le Quercy Blanc et sur les chemins de Saint Jacques dans le Lot, est absolument magnifique. Marion et moi sommes tombées sous le charme de ce village de carte postale parfaite, mais très vivant, animé, plein d’artisans originaux.
Nous avons eu un coup de foudre pour la beauté des maisons mêlant pierre blanche du Quercy et colombages, l’église qui accueille les pèlerins à la coquille en chemin, les rosiers innombrables et ce spectaculaire donjon médiéval trônant au cœur du village.
Nous dormons dans une chambre d’hôtes extraordinaire, qui accueille pèlerins et voyageurs plus distingués : la superbe Maison Saint Privat avec son jardin intérieur aux roses et araucarias, ses chambres de princesse et son p’tit dej maison fabuleux. Une véritable pépite.
Nous faisons halte dans un café librairie merveilleux que je rêverais d’avoir à côté de chez moi ! Coup de coeur absolu pour Livres, Books and Company avec son jardin suspendu plein de chats adorables, son immense choix de livres et ses pâtisseries maison. Une bulle de bonheur ! Bref, Montcuq, ce n’est pas qu’une source de jeux de mots inépuisable, c’est une destination merveilleuse – j’adore le Lot, son charme, son sens de l’accueil. Alors, « convaincuq » ?
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Les chemins de Saint Jacques dans le Lot… à cheval. Itinéraires de randonnée équestre
Saint Jacques à cheval, est-ce possible ? Dans le Lot, oui !
Le Lot, un petit paradis du tourisme équestre
Dans cet eldorado du tourisme équestre, partir pour de grandes randonnées sur plusieurs jours, en fuyant les routes et en suivant des sentiers adaptés, chevaucher de gîte équestre en écurie, c’est facile. Plus de 1500 kilomètres de sentiers balisés attendent les cavaliers, dont certains GR empruntant les illustres chemins de Saint Jacques de Compostelle, et un nombre rare de structures équestres jalonne le parcours de haltes bienvenues. Ici tout est pittoresque, et le bruit des sabots au creux des combes fait écho aux grandes chevauchées des siècles passés…
Depuis 1969, l’ATE Lot, financée par le département, tisse un réseau de chemins et structures d’une grande qualité. Les 1500 kilomètres de pistes équestres et GR adaptés aux chevaux sont entretenus et balisés, bénéficiant de la vigilance collective de tous les acteurs qui les arpentent au quotidien. Chaque itinéraire équestre a son référent, qui s’engage à le parcourir au moins une fois dans l’année afin de faire remonter les besoins d’entretien, assurés par le département. Ces circuits sont également numérisés, et mis régulièrement à jour. Autre originalité, certains parcours sont spécifiquement signalés comme adaptés à la pratique de l’attelage. De nombreuses structures équestres permettent aux cavaliers de venir avec leurs propres chevaux, ou d’en louer, le label « accueil cheval » mettant en valeur les hébergements qui offrent cette possibilité. Maréchaux-ferrants et vétérinaires font également partie du réseau. Le dynamisme de l’association, la diversité des offres touristiques (circuits en autonomie, séjours équestres, stages, balades à la journée etc) et l’actualisation permanente des informations sont un véritable point fort du Lot, qui s’est résolument positionné en destination amie des cavaliers.
Echappée dorée en Quercy, le paradis des cavaliers : Pech-Merle, des chevaux d’autrefois aux randonnées d’aujourd’hui
Sur les hauteurs de Cabrerets se niche la ferme équestre du Pech-Merle, qui a le charme insolite des lieux façonnés par des mains artistes et passionnées. Le maître des lieux, Pascal Gaudebert, a tout bâti de ses propres mains sur ce site préservé qui appartenait déjà à son grand-père. Cavalier depuis toujours, travaillant autrefois pour de grandes écuries de CSO, Pascal est revenu s’installer au début des années 2000 sur les terres de ses ancêtres. Sur ce causse poétique qui surplombe la rivière, il s’initie à l’agriculture, et produit aujourd’hui son propre foin pour nourrir sa cavalerie. De la vallée du Célé à celle de l’Alzou, de Saint-Cirq-Lapopie à Rocamadour, il propose de grandes itinérances équestres dans le parc naturel des causses du Quercy, sur des durées d’un à six jours.
Le matin, Pascal part, à cru, chercher son troupeau dans les grands prés où ils paissent sur le causse, et revient suivi d’une vingtaine de chevaux, tout auréolé de la lumière du matin. C’est une vision de livre d’images, empreinte de magie et de liberté. L’amour qu’éprouve cet enfant du pays pour cette terre de légendes et pour ses chevaux est palpable. Et parce que son gîte équestre est situé sur les chemins de Saint Jacques, il accueille avec simplicité et convivialité les cavaliers et les pèlerins dans ce site un peu hors du temps, où on célébrait déjà, il y a plus de vingt-neuf mille ans, la beauté envoûtante des chevaux au galop. Pascal est en effet le petit-fils d’André David, un des jeunes garçons qui découvrirent une des plus belles cavernes ornées de France, la grotte du Pech Merle et ses fascinantes fresques préhistoriques. La ferme équestre est située juste au-dessus de ce site archéologique exceptionnel, comme si le rêve des hommes d’autrefois se perpétuait à travers les chevaux d’aujourd’hui.
Pour en savoir plus sur la grotte du Pech-Merle et ses chevaux préhistoriques, RDV dans mon article road trip dans le Lot.
Sur le chemin des bateliers à Saint-Cirq-Lapopie
Pascal propose des itinéraires à la semaine, sur les chemins de Saint Jacques, en version équestre. Mais nous partons pour une randonnée à la journée autour du joyau du sud du Lot, Saint-Cirq-Lapopie.
Notre but d’aujourd’hui ? Le chemin de halage de Saint-Cirq-Lapopie. Creusé à même la roche autour de 1845, il permettait de transporter le charbon des mines de Decazeville jusqu’à Bordeaux sur des gabarres en chêne de l’Aveyron, tractées à la force des hommes et parfois des mules depuis la berge, en contrant les nombreux dangers du fleuve. C’est ce sentier hors-normes que nous allons arpenter à cheval. Le chemin épouse la falaise, offrant des visions cinématographiques. Il faudra mettre pied à terre pour ne pas se cogner la tête aux fascinants boyaux de pierre qui longent le fleuve.Le spectacle est d’une beauté rare, mais au terme du chemin de halage, le décor est plus fascinant encore…
Nous arrivons à Saint-Cirq-Lapopie, le plus beau village du monde… Vision inoubliable, si puissante ! Découvrir à cheval ce village d’exception procure une sensation de téléscopage inouïe. Nous sommes chevaliers, investis d’une mission, nous sommes templiers, en chemin vers Jérusalem. Les chemins de Saint Jacques n’ont jamais été aussi épiques…
Pour randonner sur les chemins de Saint Jacques à cheval : renseignez vous auprès de Pascal à la Ferme du Pech Merle !
Des grands espaces aux méandres du Célé : Le mas de Peyrelongue
Nous remontons le Célé vers le nord, jusqu’au ravissant village de Corn, où la vigne couvre les façades des maisons traditionnelles en bord de rivière. C’est ici que Gwladys Lecarpentier et Jérémy Durand ont fondé un lieu attachant et original, le Mas de Peyrelongue. Gîte confortable avec piscine, table d’hôtes chaleureuse, centre équestre imprégné d’une approche éthologique, le Mas propose des séjours équestres à la semaine, des promenades à la journée, des cours d’équitation, et même des shootings photographiques de toute beauté, comme en témoignent les nombreuses images qui jalonnent les sentiers du domaine et forment une exposition photo à ciel ouvert. Ce mas hors-normes doit beaucoup à la personnalité de ce duo attachant. A l’âge de vingt-six ans, Gwladys quitte une belle carrière parisienne pour arpenter les grands espaces. Elle parcourt plus de 8000 kilomètres en autonomie à cheval à travers l’Amérique centrale, le Maroc et le Sud de l’Europe, vivant des expériences puissantes et ramenant des images qui font aujourd’hui le charme des chambres du gîte, toutes décorées dans une ambiance différente. Cette exceptionnelle baroudeuse, qui fut présidente de l’association des cavaliers au long cours, décide à son retour en France de se consacrer à l’enseignement. En 2014, elle rencontre Jérémy, photographe et réalisateur talentueux dont les chevaux sont le sujet favori. Après plusieurs d’années d’itinérance, ils ont le coup de foudre pour les grands espaces de la vallée du Célé, les causses immenses et la beauté des maisons lotoises, et ils s’installent au Mas de Peyrelongue.
Au coin de la vaste cheminée à l’ancienne, sous les épaisses poutres d’une ferme caussenarde d’autrefois restaurée avec talent, on goûte la cuisine de Jérémy tandis que Gwladys partage avec générosité le récit de ses belles chevauchées solitaires. Ils proposent aujourd’hui des séjours équestres clefs en main, associant randonnées à cheval, visite des sites touristiques majeurs du Lot et détente autour de la piscine. L’initiation à la photographie équine est au programme, ainsi qu’une familiarisation en douceur à l’approche éthologique que Gwladys vit au quotidien avec ses 27 chevaux, dont les gabarits vont du shetland au percheron.
Le Lot à cheval : sur les bords du Célé
Nous chevauchons près de Marcilhac-sur-Célé, sublime et majeure étape de la variante du Célé sur les chemins de Saint Jacques. Nous sommes au cœur d’un très ancien réseau de bois et de pâturages, patiemment sculpté par des générations de paysans.
Le long des champs, on croise plusieurs cazelles traditionnelles du Quercy, d’anciennes cabanes agricoles au charme typique, faites de pierre sèche et à la forme arrondie. Au rythme doux du pas de nos chevaux, nous prenons le temps de savourer ces villages idylliques d’une infinie poésie, tout juste à la bonne hauteur pour s’imprégner de chaque détail des poutres ouvragées, des vieilles pierres et des toits de lauzes. Nous voici entraînés au cœur d’une forêt aux sortilèges, où la mousse et les lichens ont drapé les troncs de dentelles spectrales. A l’ombre d’une sente oubliée, nous évoluons dans un décor fantasmagorique. Si beau et préservé, le Lot prend ici des airs de pays secret, où se réalisent enfin les rêves des cavaliers… Toute l’authenticité de cette vallée intemporelle se révèle au fil de notre promenade. Gwladys raconte le plaisir que Jérémy et elle éprouvent, lors des séjours qu’ils proposent, à révéler aux voyageurs les pépites de cette région au patrimoine exceptionnel.
Le Lot à cheval : sur le tracé des 2 jours de Montcuq aux Crins du Col
En mai, 2023 Marion et moi sommes revenues dans le Lot, paradis des cavaliers, pour continuer notre exploration équestre. J’ai rarement vu une région qui prend tant soin de ses chevaux et cavaliers, qui compte tant d’évènements iconiques. Connaissez-vous les deux jours de Montcuq ? Il s’agit d’une des courses d’endurance les plus célèbres de France, une véritable odyssée au cœur des moulins et des murets du beau Quercy Blanc. Sur le tracé de la célèbre course se nichent les écuries Les Crins du Col, à Flaugnac.
C’est un petit paradis bucolique au cœur du Quercy Blanc, au pays des moulins emblématiques qui sculptent un panorama picaresque à la Don Quichotte. Venue de Haute-Savoie, Stéphanie est venue bâtir son jardin d’Eden au sud de Cahors, pour trouver ici de grands espaces, des sentiers sans barrières et de la place pour offrir une retraite dorée à toute sa cavalerie. Les vieux chevaux sont nombreux dans le troupeau qui s’épanouit dans les prés, et cela fait plaisir à voir. Chevaux et poneys, chiens et chats s’épanouissent dans cette idylle lotoise.
Nous partons pour trois heures de randonnée équestre au milieu des moulins emblématiques du Quercy Blanc et des orchidées sauvages qui poussent sur le causse. Ce n’est qu’une petite portion d’un plus vaste itinéraire, le tracé mythique des deux jours de Montcuq, et cela donne envie d’en voir plus. Tout comme en Aveyron sur le Larzac, je m’émerveille de cette profusion florale qui illumine les hauts plateaux. Entre genêts et floraisons fuchsia, pierres sèches et moulins du XVIIe siècle, c’est un beau voyage en France.
Nous restons dormir sur place dans un gîte ravissant : le pigeonnier des crins du col. Cette petite maison de pierre est un gîte indépendant à la fois simple, confortable et fonctionnel, avec sa cuisine, sa salle de bain comprenant une machine à laver, sa chambre mansardée. Une famille peut venir se ressourcer quelques jours dans ce joli gîte indépendant au cœur d’une campagne verdoyante, à quelques kilomètres de Castelnau-Montratier et à deux pas de Cahors. Un havre de douceur au milieu des fleurs et des animaux… le bonheur !
Pourquoi Saint Jacques ? Ultreïa, pèlerinage entre spiritualité et amitié
Je marche été après été sur les chemins de Saint Jacques avec mes amis proches. Nous nous sommes rencontrés au lycée de Pierrelatte il y a maintenant une vingtaine d’années. Nous avons obtenu le bac en 2006, et malgré la diversité de nos chemins universitaires, professionnels et personnels, nous avons su garder le lien et nous tenons beaucoup à ces retrouvailles jacquaires chaque mois d’août.
En 2020, je me suis mise en marche au Puy-en-Velay avec Alice et Adrien. En 2022, nous avons été rejoints à Figeac par Romain et Claire-Isabelle, qui avaient commencé le chemin de leur côté. En 2023, nous continuons ensemble vers Compostelle, de Figeac à Cahors cette fois.
Dans notre petit groupe, les sensibilités spirituelles sont diverses. Je suis catholique pratiquante, tous ne le sont pas. Pour moi, Saint Jacques est un pèlerinage au sens plein du terme, un cheminement avec Jésus. Le pape Jean Paul II a eu des mots très beaux pour évoquer l’expérience du pèlerinage, en faisant lien avec la parabole biblique des pèlerins d’Emmäus, qui me touche énormément.
« La démarche de pèlerin revêt en effet une grande importance. Le pèlerinage symbolise votre vie. Il signifie que vous ne voulez pas vous installer, que vous résistez à tout ce qui tend à émousser vos énergies, à étouffer vos questions, à fermer votre horizon. Il s’agit de se mettre en route en acceptant le défi des intempéries, d’affronter les obstacles – et d’abord ceux de notre fragilité -, de persévérer jusqu’au bout.
Jésus est notre chemin. Il nous accompagne, comme il l’a fait pour les disciples d’Emmaüs. »
Sur le chemin d’Emmaüs, deux voyageurs sont en marche et parlent du Christ, récemment crucifié. Ils n’ont pas eu la nouvelle de sa résurrection et évoquent le mystère de sa disparition. Un autre voyageur vient se joindre à eux et leur demande : « De quoi parlez-vous en marchant ? » Il s’anime alors et leur explique avec flamme le sens des paroles du Christ, le message des Evangiles et l’espérance qu’il incarne. Ce n’est qu’une fois arrivés à Emmaüs qu’ils reconnaissent leur compagnon de route : c’était le Christ et il marchait avec eux. Comme le dit Jésus dans l’évangile selon Matthieu, « il suffit que deux personnes soient rassemblées en mon nom et je serai au milieu de vous ».
Mais même pour ceux d’entre nous qui ne sont pas animés par une démarche strictement religieuse, le chemin de Saint Jacques nous touche et nous émeut par-delà l’aspect confessionnel : c’est une expérience humaine puissante. « Le pèlerinage symbolise votre vie » : année après année, malgré la distance qui nous sépare, nous reprenons le chemin ensemble, et Saint Jacques devient symbole d’une amitié qui perdure et qui nous accompagne dans notre parcours de vie, avec ses joies et ses embûches. Nous savons que d’autres l’ont arpenté avant nous. Nous avons conscience, tout au long de la route, de mettre nos pas dans ceux de pèlerins qui ont parcouru cette terre plus de mille ans avant notre passage. De chapelle en calvaire, nous ressentons la force d’une communauté humaine vivante et palpitante, qui marche, qui espère et qui se tourne vers son prochain, à travers les chapelets déposés au détour d’un calvaire, les intentions de prière déposées sur les autels des chapelles isolées : « ami marcheur, prie pour moi qui… ». C’est sur le chemin que je ressens le plus puissamment cette communion de prière et d’espérance. Je me sens profondément unie aux autres, à ces inconnus qui marchent avec nous à travers les âges, et à mes amis proches avec qui je partage ces longues journées de marche à cœur ouvert. Ultreïa, nous avançons ensemble, dans la vie et sur le chemin.
Parmi nous, l’une a pris la plume…
Un roman pour cheminer vers Saint Jacques : La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin
Mon amie Alice Dumas n’est pas seulement une des personnes les plus brillantes et drôles que je connaisse, elle est aussi écrivaine, autrice de plusieurs romans et recueils de nouvelles. J’ai depuis l’adolescence une estime et une admiration immenses pour son esprit, son humour, son érudition et son sens du récit.
Vous imaginez ma joie quand Alice m’a annoncé la sortie de son roman, La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin, (très) librement inspiré de la première étape de notre chemin jacquaire, du Puy-en-Velay à Conques. Il raconte l’histoire de Marjorie, une trentenaire en pleine crise, entre burn-out professionnel, impasse sentimentale et doutes existentiels, qui se met en chemin avec un sac beaucoup trop chargé et nombre de fardeaux à se trimballer. Au fil des kilomètres et des rencontres, le chemin opère son œuvre de métamorphose, d’autant qu’elle découvre bientôt qu’elle n’est pas seule, et qu’un passager clandestin s’est embarqué avec elle…
Ce roman « léger avec un sac très lourd » est un régal. Il est très, très drôle, plein de scènes cocasses et bien croquées, d’humour grinçant et de sensibilité tendre – un vrai roman « feel good » poétique et bien écrit qui nous fait vivre l’expérience humaine unique de Compostelle à travers une galerie de personnages justes et attachants. Car si « la spiritualité a tendance à faire sacrément mal aux pieds », elle sait aussi nous toucher au cœur et nous arracher de vrais éclats de rire. Paru aux éditions Bonneton au printemps 2023, La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin est disponible partout où on vend des livres, votre libraire préféré, Fnac, Amazon, etc, pour 17€90 en livre imprimé et 9,99 en format Kindle. Je vous le recommande chaudement.
Lire un extrait et acheter La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin
Que faire dans le Lot et alentours ? Continuez à explorer
Le Lot est une destination magique, inouïe. La vie ne cesse de m’y ramener et j’ai désormais l’impression que ses causses, ses cazelles et ses rivières font partie de moi.
Pour continuer l’exploration, entre Figeac, St Cirq Lapopie, le gouffre de Padirac, Martel, Rocamadour, je vous recommande cet article : road trip dans le Lot.
Pour continuer côté Aveyron, juste à la frontière du Lot, je vous recommande de faire un tour du côté de Najac et Villefranche-de-Rouergue.
Et pour continuer d’explorer la vallée de la Dordogne, qui se partage entre Lot et Corrèze, je vous recommande de vous inscrire à la newsletter : mon reportage sur la rive corrézienne arrive bientôt !
Je remercie très chaleureusement la destination Lot qui m’a accueillie à de multiples reprises et dans différents contextes, tous fabuleux, et tout particulièrement Cathy et Anna qui ont organisé ces accueils. Je serai toujours folle amoureuse du Lot. Un merci tout spécial aussi à celles et ceux qui m’ont accompagnée sur un bout de Saint Jacques dans le Lot : Marion et Magali en reportage, ma mère à cheval, Alice, Adrien, Claire-Isabelle et Romain en pèlerinage.
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le 23 juillet, 2023 à 17 h 32 min a dit :
Alors là… rien que de voir ces images et ce reportage, j’en ai presque la chair de poule ! Et un grand regret, des amis pèlerins m’ont entraîné à passer avec eux par la Vallée du Célé ! J’ai bien apprécié aussi ce coin vers Brengues… mais du coup, je ne suis pas passé par Rocamadour ! Il ne me reste plus qu’à inviter mon épouse à y faire un petit séjour un jour !
Autrement Ariane… Si vous faites un autre article un jour sur les Chemins de Compostelle… J’aimerais que vous passiez un petit message avec quelques p’tits conseils ou p’tits trucs pour éviter pas mal de galères aux futurs pèlerins…
1 ) Partir toujours le plus tôt possible avant le lever du soleil … pour éviter de courir après !
2) Apprendre à marcher le plus droit possible… comme si on était fier comme un andalou ! Réduire ainsi son allonge… moi c’était 70 cm… c’est devenu 50 cm… et on va aussi vite que les autres ! C’est du vécu : 1000 Bornes de Séville à Santiago… Pas 1 ampoule, ni entorse, douleurs musculaires pieds et jambes, courbatures, contractures, douleurs aux épaules et dans le dos… etc.
3) Le sac absolument bien réglé, au millimètre près… bien serré… puis attacher les sangles pour qu’elles ne bougent plus ! Equilibrer les objets pour égaliser le poids d’un côté à un autre ! Homme, entre 8 à 9 kg maxi… Femme, jamais plus de 8 kg ! Une petite banane devant soi, très pratique !
4) Pour ceux qui veulent prendre des tentes… préférez le Sur-sac de couchage … très léger et très solide ! Je l’ai testé de nombreuses fois… c’est trop génial ! Belles nuits à la belle étoile ! Ma nuit en face de Tolède, un souvenir inoubliable !
5) Un chapeau ou casquette avec rebord arrière… Un parapluie, grand ou petit… choisir un sac à dos avec 2 sangles avant, pour le transporter quand on en a pas besoin … On peut même poser ses bras dessus … c’est génial pour marcher droit ! Et ça facilite la circulation dans les bras et mains… Actuellement, il peut servir surtout de parasol et en le tenant d’une certaine façon, de climatiseur !
6) Eviter de faire des étapes trop longues… on le paye un jour ! C’est du vécu !
Voilà à peu près, quelques détails qui sauveront beaucoup de pèlerins … et, si certains veulent avoir plus de détails … Mon blog : LeChemindesétoilesdel’AmiGilbert … ou mieux : stjacquespassion.com
Ami Gilbert d’Ahuy 21
PS Ariane… Nouvelle parution le 21 Juillet… sur ma nouvelle création : Parfum de roses.
le 31 juillet, 2023 à 12 h 26 min a dit :
Cher Gilbert, je savais que cet article allait vous parler, j’en étais sûre ! Vous savez l’immense estime et admiration que j’ai pour vous, pèlerin aux mille étoiles et aux cent chemins ! Vos conseils sont judicieux et avisés, toujours, et je ne manquerai pas de les faire miens et de les transmettre. Merci pour votre présence et votre gentillesse. J’ai hâte de me remettre en chemin – je pense à chaque fois à vous ! Recevez mes amitiés pèlerines affectueuses. Je fonce lire vos roses ! Ariane
le 24 juillet, 2023 à 9 h 53 min a dit :
Me voilà de retour pour me replonger dans cette merveilleuse ambiance des Chemins de Compostelle ! Tout d’abord, toutes mes félicitations pour cette extraordinaire Parution, qui a dû vous demander énormément de travail… les textes…les liens…les photos …etc. Félicitations surtout au photographe ou aux… Certaines photos sont sublimes ! Comme celles des cavaliers en Automne… et d’Ariane sur le puits ! Je pense que vous mériteriez d’être plus connus, toutes l’équipe de ce Site ! Il vous faudrait plus de publicités… et, il suffit d’indiquer à ceux et celles qui passent vous voir, de dire qu’il suffit de taper en recherche : Itinera Magica … c’est tout !
Bravo encore…et Merci pour ce merveilleux partage !
PS : Adressé à Ariane… dernier parution de l’ami Gilbert le 21 Juillet !
Gilbert
le 31 juillet, 2023 à 12 h 30 min a dit :
Cher Gilbert, pardon, j’ai mis du temps à valider les commentaires car j’ai été plusieurs jours avec un wifi catastrophique – les aléas des voyages ! Merci pour votre immense gentillesse et votre soutien. L’équipe du site, c’est moi, je rédige, mets en page et gère tout moi même, c’est parfois un peu lourd mais il y a énormément de passion et de plaisir aussi. Merci pour vos encouragements qui me vont droit au coeur. Je vous embrasse !
le 24 juillet, 2023 à 17 h 06 min a dit :
Eh ben ça c’est ce qu’on appelle un dossier exhaustif ! Si tout ça n’inspire pas le ou la pèlerin(e) j’en perds mon latin 😄 quoiqu’il en soit c’est pour moi autant de souvenirs d’endroits également parcourus en reportage mais aussi la découverte d’autres qui me prouvent par A+B que le Lot ne m’a pas encore dévoilé toutes ses facettes. Merci pour ce beau voyage sur ces chemins d’Histoire !
le 31 juillet, 2023 à 12 h 33 min a dit :
Merci David, venant de toi qui es pour moi une infinie source d’inspiration vagabonde, c’est un immense compliment qui me réjouit ! Merci pour ton passage ici et à bientôt sur les chemins de France 🙂
le 26 juillet, 2023 à 0 h 11 min a dit :
Bel article avec de superbes photos, voila maintenant j’ai envie de visiter le Lot aussi ! Je viens de lire un autre roman sur le chemin de Compostelle qui m’a donné envie d’essayer l’aventure un de ces jours (dès que je trouve le temps de garder quelques semaines de congé pour cela!).
le 31 juillet, 2023 à 12 h 32 min a dit :
Merci beaucoup Milla, je te le souhaite, c’est une belle aventure !
le 31 juillet, 2023 à 23 h 38 min a dit :
[…] espaces du Massif central dans le Mézenc, en Lozère, sur l’Aubrac en Aveyron et dans le Lot. Dans le Limousin, c’est toujours le Massif central qui fait battre mon cœur : je rêve […]
le 3 août, 2023 à 10 h 46 min a dit :
Coucou,
Quel article ! c’est tellement beau. je rêve un jour de faire ce pèlerinage (en partie ou en entier) et je crois tu montres dans cet article la partie de France que j’aurais le plus hâte de découvrir. Moi qui aime tant les beaux paysages et les vieux villages fiers défiant les siècles, je pense qu’il me faudrait doubler le temps de randonnée tellement j’aurais du mal à quitter ces lieux 🙂
En tout cas, merci pour tous ces petits conseils que je garde précieusement (tout comme ceux de ton ami Gilbert qui indique des petits détails qui peuvent faire toute la différence).
Comme toujours, les photos sont sublimes et rendent tellement justice à ces lieux <3
A bientôt 🙂
le 7 août, 2023 à 2 h 39 min a dit :
Merci Alexis pour ton petit mot qui me touche beaucoup. Je t’imagine tellement sur ce GR… cela correspond tellement à ta belle personnalité ! Je t’embrasse et te dis à très vite
le 12 septembre, 2023 à 14 h 27 min a dit :
Et je reviens ici… comme un papillon attiré par la lumière… ces grands Chemins m’ont donné tant de bonheur et l’accomplissement de mes rêves d’ado… moi qui ne lisait que des livres d’aventures… et qui rêvait d’en devenir un …un jour…un aventurier des grands espaces et des grandes solitudes ! Eh ben, je l’ai fait durant 9 années… Même dormir à la belle étoile dans des endroits improbables… Seul ! Sous la voûte céleste où j’avais l’impression que j’allais y tomber ! Des nuits inoubliables… dans mon sur-sac de couchage… et petit dej dans la pénombre, avant même l’Aurore blafarde ! Un avant goût du Paradis dans les étoiles ! Au fait Ariane… La première photo…avec le couple de pèlerins… une vraie oeuvre d’art ! J’aimerai bien en faire un défi un jour… à l’Automne prochain ! Pas sûr que j’y arrive… mais bon… pour le plaisir ! Tout comme toi quand tu réalises ces merveilleuses parutions … On revit ainsi ce que l’on a vécu ! On augmente ainsi le plaisir et on le fait durer !
Gros Bisous de Bourgogne,
Gilbert d’Ahuy
le 9 novembre, 2023 à 21 h 02 min a dit :
[…] au monde, et fut autrefois le 4e pèlerinage de la chrétienté. Moi qui arpente chaque été les chemins de Saint Jacques sur la voie du Puy, je la connaissais comme un des sanctuaires les plus emblématiques de la voie […]
le 30 décembre, 2023 à 22 h 46 min a dit :
[…] son propre corps et son mental. Après plusieurs treks en montagne et en plaine (le GR65, sur les chemins de Saint Jacques), j’ai envie de relever ce beau défi de m’embarquer pour 14 jours au milieu des […]
le 28 janvier, 2024 à 9 h 22 min a dit :
bonjour j’aimerais fais la voie du Célé de Figeac à saint cirq lapopie, j’ai 58 ans un peu en surpoids et avec une activité très moyenne en sport …mais j’aime la marche (il faut que je m’y remette, je partirais avec ma fille 22 ans chrétienne , mes questions pourrions nous avoir un parcours avec gîte tous les 15 kilomètre assez facilement on les nombres de kilomètre sont imposé justement par rapport à la situation des gîte svp et ensuite notre date de départ serais début mars 2024 donc très prochainement…sur quel site je pourrais élaborée mon itinéraire et les gîtes…. merci et bravo pour vos articles!!!
le 27 février, 2024 à 15 h 36 min a dit :
[…] bois.Ces légendes. Bête du Gévaudan, chemin de Stevenson, tourmente des Cévennes, camino vers Saint Jacques, tout conspire au mythe et à la solennité. J’aime à la folie ces grands causses d’Occitanie […]
le 4 mars, 2024 à 10 h 26 min a dit :
[…] retenir un après-midi d’évasion cosy. Après en avoir découvert dans le Vercors drômois et à Montcuq dans le Lot, je suis résolument fan des […]
le 11 novembre, 2024 à 14 h 17 min a dit :
[…] grand nombre de variantes. J’ai eu le plaisir de vous en parler dans un précédent article , les chemins de Saint Jacques dans le Lot, consacré au GR65, à la voie du Célé et à la voie de Rocamadour. A l’été 2024, j’ai […]