Joyaux de la Haute Provence secrète : Seyne et Colmars-les-Alpes-
Connaissez-vous le versant le plus reculé et préservé des Alpes de Haute Provence, les villages nichés entre soleil du midi et neige des cimes, connaissez-vous les « villages de caractère » de Colmars-les-Alpes, de Seyne-les-Alpes et leurs hameaux voisins ? Connaissez-vous les vasques de la Lance, le lac d’Allos, le hameau de Sainte-Rose, les mulets de Seyne, les sommets et les gorges confidentielles de cette autre Provence minérale et reculée ?
Nous sommes ici au cœur des montagnes de la Haute Provence, là où la culture alpine prend les couleurs du Sud et là où le Verdon prend sa source dans un décor rocailleux de hauts sommets abrupts. L’été aux portes du Mercantour, les troupeaux couvrent les alpages et y rencontrent les marmottes, sous l’œil vigilant des bergers et des patous. Je suis partie cet été aux confins du Sud authentique explorer cette région à l’intersection de tout ce que j’aime, entre culture alpine et culture méridionale, patrimoine culturel et nature grandiose. Mon cœur bat la chamade pour cette Provence-là, plus escarpée et plus secrète, que les voyageurs connaissent moins.
Je vous propose aujourd’hui un voyage entre culture et saveur, histoire et hédonisme, au cœur de ce pays que j’aime profondément. Découvrir que voir, que faire, que vivre à Colmars-les-Alpes, Seyne-les-Alpes et alentours, explorer les lacs, sommets et curiosités qui les environnent, voici le programme de notre beau séjour sudalpin.
J’ai effectué ce reportage avec mon amie photographe Marion Carcel alias Foehn Photographie. Ensemble, nous formons sous le nom d’Itinera Favonia un binôme de photographes, blogueuses et créatrices passionnées. La quasi totalité des photos qui figurent dans cet article sont son œuvre.
Une géographie littéraire de la Haute Provence
En 2019, j’avais écrit dans mon livre Provence, Les sillons du soleil :
La Provence que j’aime tant est celle des combes et des cailloux, cousue des mille recoins de sa géographie accidentée où les millénaires ont creusé leur sillon patient. Terre calcaire et friable, elle est ravinée par les eaux qui sculptent des gorges innombrables et le canyon le plus profond de France, celui du Verdon, où les vautours tournoient au-dessus de sept cent mètres de vide abrupt. Les multiples coeurs de la Provence battent dans ces massifs escarpés, ces labyrinthes d’arêtes froissées et de vallées profondes, où l’ombre descend vite sur les villages encaissés, où les soirées sont semées d’étoiles et les hivers rudes, et où se perpétue le rythme plus lent d’une vie pastorale, paysanne et montagnarde. C’est la Provence de Jean Giono ou de Pierre Magnan, des “itinéraires de petite vitesse”.
Ariane Fornia, Provence, Les sillons du soleil, Nevicata, 2019
Mais c’est aussi la Provence de Jean Proal, grand écrivain provençal originaire précisément de cette région. Je vais longuement vous parler de lui au cours de cet article, mais je voudrais déjà lui laisser la parole pour évoquer sa terre natale, ce triangle sublimement perdu au cœur des Alpes du Sud, loin des grands axes et des itinéraires rebattus.
« Le triangle dessiné par la frontière italienne, la Durance et le Verdon délimite une région extrêmement nette – hautes vallées du Queyras, amorce du versant méridional des Alpes, naissance de la Haute Provence – qui a ses caractères propres. C’est le pays, selon Alexandre Arnoux, « où l’olivier s’essouffle et où la lumière le relaie. » C’est une montagne dénuée de cimes prestigieuses et de glaciers photogéniques, mais éclairée déjà par un ciel méditerranéen, une région que ne hantent pas les grimpeurs célèbres, mais où l’homme a pu et a su se tailler une place. »
Jean Proal, De la truite au chamois, in : Suite montagnarde
Le texte continue en un sublime hommage rendu aux paysans des Alpes du sud, « ceux qui ne regardent jamais vers la montagne que pour la surveiller ou parer sa prochaine attaque », ceux qui ont toute l’année, au rythme des crues, des avalanches, des attaques de loups, « tant de dégâts et de désastres à réparer », car « plus que partout, dans la montagne, l’homme est soumis à la terre pauvre, au climat rude, toujours sous la menace d’une catastrophe, oppressé par la grandeur inhumaine de la montagne, sans cesse en sursis. Dans ce pays où chaque faute se paie comptant, le sens des responsabilités s’aiguise, et le goût de la liberté en découle. » L’histoire des Alpes du Sud, c’est avant tout celle de leurs paysans, de leurs bergers, de leurs troupeaux – je vous invite à lire le premier article que j’ai consacré à la Routo, sentier de randonnée suivant les chemins du pastoralisme ancestral à travers la Haute Provence. Aujourd’hui encore, les Alpes du Sud se savourent en goûtant les produits locaux et artisanaux, en achetant aux Maisons de pays qui proposent la vente en circuit court, en rendant hommage au travail de ces agriculteurs valorisant des terroirs difficiles mais si expressifs.
Ce que Proal n’évoque pas ici, mais que nous avons ressenti tout au long de notre séjour en visitant Colmars et Seyne, c’est l’autre menace, celle des canons, des fusils et des épées : la guerre perpétuelle entre la France et la Savoie, la lutte terrible qui se joue dans ces forts reculés à l’extrême limite de la Provence, en face-à-face perpétuel avec l’ennemi. Et lors des guerres plus récentes qui ont ensanglanté le XXe siècle, elle fut aussi un pays de maquisards, de résistants, de déserteurs, d’hommes et de femmes épris de liberté.
Ce pays est riche de cette dureté, de cette beauté tranchante qui vous frappe à l’assaut des cols et des pierriers. Les Alpes du Sud sont âpres, épurées par le soleil qui révèle toute leur éclatante minéralité, elles sont sublimes comme l’est le sentiment d’une radicale liberté. Loin de tout, au plus près de l’essentiel.
Colmars-les-Alpes, le joyau forteresse au cœur du Haut Verdon
Pour explorer cette fascinante Haute Provence, Colmars-les-Alpes est un point de départ idéal. Ce village de caractère que surplombent deux forts, au nord et au sud du village, tout cousu de remparts et de hauts murs, a été un coup de foudre esthétique pour moi – c’est un des plus beaux villages des Alpes françaises à mes yeux. Il nous a fasciné par la richesse de son histoire tumultueuse. A deux pas de la frontière entre la Savoie indépendante et la Provence française, il s’est défendu âprement lors de longues guerres, a subi plusieurs sièges et a été en première ligne des longues luttes qui ont ensanglanté la région pendant des siècles. Il s’agit donc bien d’un village montagnard français, d’architecture française, provençale, qui fait contraste avec les villages savoyards que nous connaissons bien et qui est une excellente introduction à ce face-à-face ancestral entre les deux royaumes montagnards. Colmars, c’est aussi un cadre exceptionnel, un décor alpin somptueux. Sous un certain angle, le toit du fort de Savoie s’aligne parfaitement avec la silhouette de Roche Cline, 2415m, et c’est magnifique.
Conçu par Vauban, le fort de Savoie retrace ces siècles de lutte et offre une vue superbe sur les sommets alentours. Il abrite également concerts, spectacles et autres activités culturelles, dans un cadre solennel où la pierre bâtie répond à la pierre des sommets.
Le second fort, celui au sud du village, ne se visite pas, mais sa silhouette est elle aussi majestueuse.
On descend ensuite au cœur du beau village, où les placettes colorées, les fontaines et les cadrans solaires respirent le Sud.
On explore la Maison musée du Haut Verdon, qui abrite la mémoire du pays et un fascinant chemin de ronde au cœur des remparts de Colmars. Les collections sont variées – reconstitutions historiques touchantes, assemblages hétéroclites, hommages à l’armée, joli jardin d’inspiration médiévale -, mais ce qui m’a le plus séduite, c’est le cadre lui-même, cette exceptionnelle maison bourgeoise ouvrant sur plusieurs centaines de mètres de chemin de ronde, révélant la nature profondément militaire de Colmars, village si longtemps sur le qui-vive.
Colmars est esthétiquement magnifique, avec ses forteresses nichées au cœur des cirques rocheux et ses ruelles méridionales. Nous sommes vraiment en Provence, entre soleil et fontaines bruissantes, et vraiment dans les Alpes, entourés de sommets culminant autour de 2500m, aux portes du parc national du Mercantour.
Nous déjeunons au bord de l’eau qui clapote et qui chante, à la Table ronde, où nous demandons les spécialités locales et nous régalons de fromages, fruits et charcuteries du coin. Au cœur du village, le cadre est superbe et invite à une douce pause…
Pépites secrètes du Haut Verdon : cols, cascades et lacs
Autour du village de Colmars-les-Alpes, magnifique forteresse alpine au cœur des montagnes, coulent les rivières et les routes sinueuses.
Cascades et vasques de la Lance
Ici le Verdon prend sa source, et ici cascade la Lance, cours d’eau aux doigts de fée qui sculpte des paysages magiques. Marion et moi avons suivi le cours de la Lance en remontant vers l’amont, d’abord jusqu’à une cascade facilement accessible par un petit sentier de balade depuis le village.
Puis nous sommes remontées vers l’amont, plus haut dans la montagne sur le site des vasques de la Lance, ces piscines naturelles enchanteresses où j’ai bravé l’eau fraîche des cimes.
En chemin, nous avons croisé les troupeaux en transhumance, guidés par les bergers et les chiens… nous sommes sur les terres de la Routo.
Le Col des champs au coucher de soleil
Elles m’émeuvent, elles me bouleversent. Les Alpes. Au Col des Champs, au-dessus du magnifique village de Colmars-les-Alpes, Marion et moi nous baignons de la lumière magique des Alpes du Sud, de cette minéralité dorée et aride des hauts sommets qui rencontre la douceur fleurie des alpages. Nous sommes ici tout au sud, la mer n’est pas loin, l’Italie non plus, au cœur de cette Haute Provence secrète et radieuse, ce pays de montagnes abruptes qu’adoucissent les soleils du sud. Nous entendons les cris des marmottes. Le soir descend. C’est beau, c’est beau, c’est beau. On est heureuses. Dans l’or du couchant et les trolles dorées, la montagne nous baigne comme une vague…
Le Lac d’Allos, un site exceptionnel à protéger
C’est le plus grand lac alpin d’altitude d’Europe. A 2230m, au cœur du parc national du Mercantour, ce lac glaciaire turquoise entouré de sommets abrupts est un site d’une richesse et d’une beauté extraordinaires.
C’est aussi un site menacé par la sur-fréquentation et les mauvais comportements de certains usagers.
C’est pour cette raison que depuis l’été 2021, les règles d’accès ont changé, et l’accès au lac sera plus encadré, avec notamment un parking sur réservation et des parkings plus loin du site. Je vous invite à vous renseigner avant votre visite, afin de ne pas être pris au dépourvu. Marion et moi ne pouvions pas imaginer aller dans le val d’Allos sans monter voir ce lac miraculeux, aux airs de Canada provençal, écrin turquoise parmi les cimes abruptes. On en rêvait et il est normal que nous soyons nombreux à en avoir envie. J’espère que les démarches de sensibilisation et les règles de protection permettront à tous de vivre (et pour longtemps) ce que nous avons vécu : un pur éblouissement, un moment de grâce et de magie. Et si vous pouvez, faites comme nous, venez le matin, hors saison… nous étions seules au monde.
Dormir dans une cabane cosy au Martagon, près de Colmars
A deux pas de Colmars-les-Alpes, dans le petit village de Villars-Colmars, nous avons passé une très belle nuit insolite et cosy dans les cabanes champêtres du Martagon. Outre les chambres d’hôtel classiques, ce joli établissement tenu par un vrai passionné de ses montagnes propose plusieurs cabanes au pied de la montagne, des cabanes petites mais jolies, confortables et parfaitement aménagées : salle de bain, WC, mini kitchenette, lits confortables, rien ne manque dans cette tiny house boisée et tellement charmante !
Nous avons aussi beaucoup apprécié la cuisine du Martagon, le dîner savoureux et original, le petit déj où tout ou presque était fait maison, et la déco lumineuse et montagnarde du resto. L’accueil est chaleureux et authentique – une belle adresse à retenir !
Seyne-les-Alpes, citadelle de la montagne
Nous sommes dans la partie la plus escarpée des Alpes de Haute Provence, environnées de hauts sommets abrupts, et le village de Seyne est une véritable forteresse des montagnes. A 360 degrés, les sommets l’encerclent, et sur son éperon rocheux, la citadelle Vauban offre une vue imprenable. La visite avec notre guide André de ce beau village de caractère nous permet de plonger dans l’histoire tumultueuse de Seyne, bastion protestant au cœur du chaudron des guerres de religion, place-forte assiégée par les piémontais de la Savoie voisine, forteresse renforcée par Vauban. La vue depuis la citadelle est somptueuse : à 360 degrés, des sommets emblématiques, des pics découpés, d’immenses pentes rocailleuses encerclant le village. Bientôt, un escape game ouvrira dans les murs de la citadelle et renforcera cette impression d’éperon rocheux commandant les hauteurs.
Les couleurs de la Provence et la verticalité des Alpes se mêlent dans les jolies ruelles remplies de curiosités, comme le clocher parfaitement triangulaire de l’église qui semble avoir été coupé en deux.
La maison du mulet, un coup de cœur à Seyne-les-Alpes
Mais au fond de la vallée, la plaine est riche en herbe grasse et verdoyante, ce qui rend Seyne assez unique dans les Alpes du Sud : nous sommes ici en présence d’une vaste vallée fertile, ouverte et fleurie, comme on en trouve en Savoie ou en Isère. C’est cette particularité géographique qui a destiné Seyne à l’élevage de mulets, qui ont fait la fortune du village jusqu’au milieu du XXe siècle.
Cet animal hybride, issu du croisement entre un âne et une jument, est stérile, mais sa force de travail et sa rusticité sont incroyables. A taille égale, le mulet porte et tire plus lourd qu’un cheval, résiste mieux au froid, et mange un tiers moins – autant dire que cet animal était infiniment précieux aux paysans, aux ouvriers, à tous ceux qui vivaient de la montagne. Dans les Alpes françaises, la mule a permis de franchir les cols, construire les routes, cultiver la terre, c’était le trésor et la meilleure alliée du travailleur alpin. L’histoire des Alpes françaises, c’est réellement l’histoire des paysans et de leurs bêtes, de vies rudes et en friction permanente avec la dureté des éléments, des sabots qui foulent les sentiers caillouteux, des chargements tirés par-dessus les sommets abrupts. A la maison du mulet, une expo passionnante retrace cet héritage, et on fait la connaissance des mules, aussi diverses qu’attachantes. Les mules existent de toutes les tailles, de toutes les robes, en fonction des chevaux et ânes qui ont œuvré à leur conception, elles sont redoutablement intelligentes et infiniment attachantes. Ce fut un vrai coup de cœur pour Marion et moi et on vous recommande très chaudement la visite de la Maison du Mulet. L’été, des animations sont proposées au public, comme de belles balades en calèche.
La Maison abrite d’autres expositions, dont une qui nous a beaucoup séduites, « Les animaux la nuit », promenade scientifique et poétique dans le quotidien des animaux nocturnes.
Marion et moi avons adoré cette rencontre avec les mules dans le cadre grandiose de Seyne-les-Alpes. L’intelligence et la curiosité de ces bêtes aux grandes oreilles nous ont séduites !
Une randonnée littéraire à Seyne, sur les traces de Jean Proal
« Cinq maisons, amarrées de guingois dans une anse de la vallée, comme des barques qui aurait évité sur leur ancre, allongées dans le lit de courants invisibles. Cinq maisons coiffées de chaume ou de bois rouillé, cinq maisons chaudes de vie… »
Ainsi commence la nouvelle Chantemerle, de Jean Proal. Chantemerle, c’est ici, c’est en vérité le hameau de Sainte-Rose, à Seyne-les-Alpes. Grand écrivain des Alpes de Haute Provence, Jean Proal est né ici en 1904, fils de l’institutrice, et y a vécu jusqu’à son adolescence. Son œuvre est imprégnée de ces paysages et ambiances. Suite montagnarde, De sel et de cendre, Où souffle la lombarde, sont autant d’oeuvres majeures sondant au plus près l’âme et les coeurs du pays de Provence.
Jean Proal raconte une vie rude, épuisante, où la montagne guette, où les loups dévorent les hommes et où la quête de l’eau brise les couples. Un sentier de randonnée littéraire Jean Proal a été tracé depuis le hameau de Sainte Rose jusqu’aux hauteurs des crêtes, où nous découvrons les fôrests, ces maisons d’alpage où les gens ne vivaient que l’été. Au fil de notre balade, notre adorable guide André nous lit de superbes textes de Jean Proal en harmonie avec le paysage et les ambiances que nous découvrons. Les visions, les mots, la voix grave d’André, les fleurs des champs dans la montagne estivale, le fantôme bienveillant de Proal, tout est magnifique. Un moment d’émotion sur les traces d’un grand écrivain provençal à découvrir.
Une randonnée littéraire, c’est un magnifique concept, et la personnalité d’André a beaucoup joué dans cette rencontre poétique et touchante.
« Fontvive c’est, sur le versant des Essarts, la plus haute ferme du terroir de Chantemerle. »
Jean Proal, Suite montagnarde
« Continuer à se crever de remonter les seaux pesants, vingt fois le même jour buter aux mêmes pierres, se heurter aux mêmes remblais… »
« Là haut, d’où ils descendaient, c’était la montagne… »
Seyne les Alpes nous touche par la puissance du patrimoine culturel vivant, tangible ici. L’histoire des Alpes, c’est véritablement celle des hommes qui ont eu le courage de les apprivoiser, hiver après hiver, pierre après pierre… Je trouve que ce coin des Alpes du sud a merveilleusement su préserver ce patrimoine humain et cela nous a beaucoup touchées, Marion et moi.
La Petite Bonnette, charme et chevaux en Haute Provence
C’est une chambre d’hôtes de charme, perchée sur sa montagne face au coucher de soleil sur les Alpes. Nous sommes à 1370m d’altitude, au-dessus de Seyne, dans un décor montagnard lumineux dont le crépuscule décuple la beauté hors du monde.
C’est un chalet de bois cosy et chaleureux, conçu, assemblé et décoré avec soin par un couple adorable, Laurence et Patrick.
C’est un élevage de lipizzans, de superbes chevaux de dressage, et des balades à cheval à certaines périodes, pour explorer la beauté des hauteurs de Seyne en selle.
C’est une ambiance Far West qui donne envie de road trip, de moto et de chevaux.
Ce sont des vues superbes et des repas délicieux – la tourte de Laurence a même été à l’honneur dans une émission culinaire !
Bref, c’est un très beau souvenir pour Marion et moi, et une jolie adresse à retenir dans vos explorations alpines.
Un point de vue sublime sur le lac de Serre-Ponçon
Vous le connaissez sans doute : le mythique, magnifique lac de Serre-Ponçon, qui fait la frontière entre Alpes de Haute Provence et Hautes Alpes ! Jusqu’à la construction du barrage en 1959, les crues de l’impétueuse Durance emportaient régulièrement tout sur leur passage, cultures, maisons et mêmes vies. Pierre Magnan, autre grand écrivain de la région, pestait contre le fleuve maudit « va-t’en, belle Durance / Ravager la Provence… ». Construire le barrage cadenassant ses ardeurs ne se fit pas sans sacrifices : un village fut (presque) entièrement englouti, seule la chapelle surnage sur son promontoire devenu île. Aujourd’hui, le lac turquoise est un fabuleux lieu de plaisance et de rêverie, et les points de vue sur cet océan alpin sont de toute beauté. Le décollage de parapente de Saint-Vincent-les-Forts est sans doute un des plus beaux points de vue sur le lac, un véritable balcon sur le turquoise. En attendant de revenir y voler en parapente, j’ai utilisé ma robe pour mettre les voiles…
Un nid douillet entre lacs et montagne, le Domaine de l’Adoux
Vous vous en souvenez peut-être : il y a trois ans, j’avais eu un immense coup de cœur pour la station de Saint Jean Montclar dans les Alpes du Sud, la seule station de ski autogérée d’Europe, et pour ses habitants battants et solidaires qui avaient pu sauver leur territoire, leurs emplois et l’avenir de leurs enfants à force de volonté et de courage. Au-dessus du lac de Serre-Ponçon, Montclar déploie ses pentes ensoleillées et ses panoramas somptueux au milieu de mélèzes. Ski, soleil et solidarité, Montclar m’avait infiniment séduite.
Au cœur du projet de reprise de la station se démenaient Odile et Alain, les propriétaires du magnifique domaine de l’Adoux. Le domaine de l’Adoux ? Ce fut notre refuge, notre bulle de rêve et de douceur à Montclar. Cet hôtel-spa délicieusement montagnard et cosy pourrait être défini comme « le seul hôtel savoyard à deux heures de Marseille », avec une superbe piscine et une décoration délicieusement kitsch et chaleureuse, toute de bois clair et petits cœurs enneigés.
Aujourd’hui, la station de Montclar va bien. On vient y skier avec bonheur, dans un cadre sublime, et j’y reviendrai l’hiver prochain. Et Odile et Alain, après 16 ans à la tête de l’Adoux, ont eu besoin de souffler : un couple belge vient tout juste de reprendre ce bel hôtel à la fois luxueux et familial, où on se sent chez soi. Petit élan de nostalgie en embrassant Odile qui passe la main, mais joie de voir que pour Montclar comme pour l’Adoux, l’histoire continue. Et pour les habitants de Provence, cela reste une des plus belles adresses pour vivre les joies de la montagne, avec la piscine en bonus…
Je garde un immense attachement à ce pays des Alpes de Haute Provence, à l’intersection de tout ce que j’aime, la majesté des Alpes et la lumière du Sud. Colmars, Seyne, la beauté des lacs, sommets et cours d’eau avoisinant, l’histoire de ces terres respirant l’authenticité, la grandeur littéraire et l’humanité quotidienne, tout me touche. J’espère vous avoir donné, à vous aussi, le désir d’explorer ce haut pays radieux…
Merci aux Alpes de Haute Provence et à tous les partenaires qui nous ont accueillies pour ces journées lumineuses.
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le 26 septembre, 2021 à 10 h 09 min a dit :
Merci pour ce beau reportage ! Il y a toujours des endroits à découvrir dans les Hautes Alpes, et des endroits où l’on aime retourner sans jamais se lasser. Nous sommes passés à Seyne-les -Alpes à notre retour de vacances, tout comme le lac de Serre Ponçon, une très belle région !
Parfois il ne sert à rien d’aller à l’autre bout du monde pour faire de belles découvertes !
Il y a beaucoup à voir dans cette région, un régal pour les amateurs de promenades au grand air, et de jolis villages ! Bon dimanche à toi !
le 28 septembre, 2021 à 15 h 59 min a dit :
Merci pour ce très bel article (photos et textes) qui met si bien en valeur ces deux villages des Alpes de Haute Provence !
J’ai moi aussi été très touchée quand j’ai parcouru le chemin de Jean Proal à Seyne-les-Alpes avec Nicole, une autre bénévole de l’association Fort et Patrimoine du pays de Seyne.
A propos de cet écrivain mal connu, il est réédité depuis quelques années par divers éditeurs. Si cela vous intéresse, je parle de quelques-uns de ses livres sur mon blog : https://livre.tourisme-alpes-haute-provence.com/etiquette/jean-proal/
Bonne continuation !
Florence
le 4 octobre, 2021 à 7 h 09 min a dit :
C’est tellement beau, j’adore ces paysages mi champs mi montagne, ces villages typiques et hors du temps, cette histoire tumultueuse… Tout ce que j’aime.
J’adore le concept de balade littéraire, j’ai toujours trouvé amusant et intéressant de découvrir un lieu à travers ce que des auteurs ont écrit sur lui.
Gros coup de cœur pour Colmars qui a l’air si jolie <3
Merci pour cette balade dépaysante 🙂
le 25 octobre, 2021 à 10 h 02 min a dit :
Bravo pour ce reportage dont les photos et les textes sont magnifiques. Cette initiation à la prose poétique de Jean Proal et à son pays de lumière nous transporte et nous envoûte. Une fois de plus, Itinera Magica a su transsubstantier la beauté des lieux en une magie du voyage, qui nous inocule l’appel des cimes, la beauté fleurie des pâturages, le doux balancement des chevauchées à dos de mulet et, bien sûr, toute cette extraordinaire gastronomie de terroirs dont la France a le secret. Un immense merci pour nous emporter ainsi sur les “sillons du soleil” …
le 18 novembre, 2021 à 13 h 37 min a dit :
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le 18 novembre, 2021 à 13 h 41 min a dit :
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le 23 novembre, 2021 à 1 h 13 min a dit :
Coup de cœur pour cet article et ses incroyables photos où l’émotion et l’authenticité se disputent la vedette avec les panoramas à couper le souffle. Coup de cœur aussi pour ces mulets !
le 3 décembre, 2021 à 16 h 25 min a dit :
Merci de tout coeur Julie <3
le 21 décembre, 2021 à 8 h 38 min a dit :
[…] sur les sentiers pastoraux de la Routo ? Préférez-vous explorer les pépites secrètes que sont Seyne-les-Alpes et Colmars-les-Alpes, entre cascades, mulets, cols, lacs et montagnes sublimes ? Ou peut-être préférez-vous la […]
le 23 janvier, 2022 à 22 h 21 min a dit :
Moi qui cherche toujours de nouvelles idées rando (courtes ou longues) avec bivouac éventuel, me (re)voilà servie ! Merci de me rappeler régulièrement à la beauté locale de notre chère Provence, qui s’étend au-delà de Sainte Victoire…
le 31 juillet, 2022 à 23 h 50 min a dit :
[…] Dans cette région, vous connaissez sans doute les gorges du Verdon, le plateau de Valensole, le lac d’Allos, les superstars de la haute Provence. Pendant des années, j’ai moi aussi trop souvent traversé […]
le 3 décembre, 2022 à 17 h 35 min a dit :
[…] déploie ses méandres azurés sur les rives de deux départements, côté Hautes-Alpes et côté Alpes de Haute Provence. De toute part, ce lac est superbe, avec ses rives sauvages et préservées où on trouvera peu […]
le 26 décembre, 2022 à 12 h 58 min a dit :
[…] J’ai toujours adoré ce lac, souvent exploré en été (retrouvez mes articles sur le lac de Serre-Ponçon côté Alpes de Haute Provence et côté Hautes-Alpes), et le retrouver en hiver m’a émerveillée. La beauté des panoramas dans […]
le 18 septembre, 2023 à 15 h 43 min a dit :
[…] et aux richesses inouïes. Je vous propose de le découvrir dans cet article consacré à Colmars-les-Alpes et Seyne-les-Alpes, deux des villages les plus saisissants des Alpes de Haute […]
le 25 octobre, 2023 à 9 h 22 min a dit :
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le 1 décembre, 2023 à 17 h 54 min a dit :
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le 29 novembre, 2024 à 10 h 00 min a dit :
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