Randonnée sur le Tour des Baronnies provençales, un trek somptueux-
Passionné de randonnée, d’itinérance et de montagne, vous cherchez un trek superbe et original pour user vos semelles sur les sentiers du sud de la France ? Je vous propose un itinéraire encore méconnu et absolument somptueux, à la bascule entre Alpes et Provence : le GR de Pays Tour des Baronnies provençales ! Pour une étape courte de 4 jours comme nous l’avons fait au départ de Serres ou pour la boucle dans sa totalité en 14 jours, cet itinéraire serpentant entre les Hautes-Alpes et la Drôme provençale vous propose des sentiers de moyenne montagne sportive mais accessible. C’est un trek de difficulté intermédiaire avec des chemins superbes et bien entretenus dans des paysages somptueux. Les Baronnies provençales sont à mes yeux un bijou méconnu de la Haute Provence. A la fois montagnard et méridional, entre lavandes et sommets, rivières turquoise et marnes noires, panoramas ensoleillés, cols spectaculaires et villages perchés, ce GR de pays m’a éblouie par sa beauté et vous réserve le plaisir rare des sentiers encore peu fréquentés. Un goût d’inédit et d’inouï pour croquer à pleines dents les beautés secrètes des vallées du Buëch et de l’Eygues – laissez-moi vous emmener en randonnée !
J’ai réalisé cette itinérance pédestre en Baronnies avec ma binôme et amie Marion Carcel alias Foehn Photographie, comme moi passionnée de montagne et de randonnée. Toutes les photos de cet article sont les siennes.
Pourquoi randonner sur le GRP Tour des Baronnies provençales ?
A la recherche d’une randonnée en itinérance dans le sud de la France, pourquoi jeter son dévolu sur le tour des Baronnies provençales ? Quelques arguments.
La beauté préservée du parc naturel régional des Baronnies provençales
Vous connaissez sans doute le Vercors, la Vanoise ou le massif du Mont-Blanc, objets de treks célèbres en montagne. Mais connaissez-vous le parc naturel régional des Baronnies provençales ? A cheval entre deux départements, la Drôme et les Hautes-Alpes, et deux régions, Auvergne Rhône Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur, ce parc naturel régional reste à mes yeux un joyau méconnu du sud de la France. Je suis folle de ces paysages de marnes noires, de rivières turquoises, de moyenne montagne fleurie et abrupte au soleil du midi. Un trésor de haute Provence un peu secrète que je ne me lasse pas d’explorer depuis mon adolescence drômoise. Après avoir exploré côté Drôme, découvert les Baronnies provençales entre randonnée et équitation, ou roulé sur la route de l’olivier en Baronnies, nous sommes cette fois passées côté Hautes-Alpes, dans le pays de Sisteron Buëch.
C’est le pays des eaux turquoises : celles du Buëch qui caressent le saisissant rocher de Serres avant de se mêler à celles, plus sombres, de la Durance au pied de la vertigineuse citadelle de Sisteron, celles de l’Eygues qui coulent en tresse dans des vallées enchantées, celles de la Méouge qui cascadent dans des gorges d’une acrobatique poésie.
C’est le pays des villages de charme, Serres et son histoire intimement liée à celle du Dauphiné, Rosans et ses pépites médiévales méconnues, Sigottier lové au creux des rochers pour le plus grand plaisir des grimpeurs, Montmorin et ses tours jaillissant d’un bouquet de genêts, Saint-Auban-sur-l’Ouvèze et ses odeurs de Provence flottant dans le dédale des ruelles.
C’est le pays du pastoralisme, des troupeaux dans les montagnes, des moutons blancs sur les pentes colorées et des fromages qu’on croque avec une pomme dorée des Hautes-Alpes – connaissez-vous l’IGP Alpes de Haute Durance ? Une saveur exquise, entre soleil et sommets, un fruit heureusement non interdit dans ce jardin d’Eden alpin !
Ici au pays de Sisteron Buëch dans les Baronnies, nous sommes au carrefour de la montagne et du midi, entre Alpes et Provence, entre soleil et caillou. J’adore ce savant mélange qui a sculpté mon imaginaire, qui m’a fait tant aimer la montagne que la Provence ensoleillée. Ce trek est beau, varié, et profondément réjouissant. Des Alpes au Ventoux, du Vercors au Dévoluy, les vues sont magiques et nous disent combien nous sommes à la rencontre de toutes les Provence, dans un décor où chaque panorama évoque une ribambelle de merveilles.
Une vraie randonnée, mais accessible : le Tour des Baronnies, un trek de difficulté intermédiaire
La boucle entière du GRP Tour des Baronnies provençales dure 14 jours. Il est bien sûr facile de faire un trek plus court : nous avons marché sur 4 étapes dans les Hautes Alpes au départ de Serres. Avec deux étapes faciles, une étape intermédiaire et une plus difficile, ces 4 jours nous ont donné une bonne idée de l’ambiance générale du tour. Il s’agit de vraie randonnée, pas de balade, et je recommande ce trek aux personnes qui ont déjà l’habitude de marcher : je le considère nettement plus difficile, par exemple, que le GR65, le chemin de Saint Jacques qui part du Puy-en-Velay. Mais pourtant, cela reste accessible. Cet itinéraire est aussi nettement plus facile que les monstres de la randonnée itinérante en France, j’ai nommé le GR54 dans les Ecrins ou le GR20 en Corse. Je le classerais à une difficulté de 3/5, avec des chemins magnifiques et globalement peu techniques, des balcons panoramiques au milieu de paysages radieux. Bien balisé, lisible, bien conçu, ce tour m’a réellement séduite par la qualité des chemins et la beauté des paysages. J’ai trouvé chaque étape belle et intéressante.
La facilité logistique : faire le Tour des Baronnies provençales avec Sisteron Buëch
Envie de randonner en liberté sans avoir à gérer la logistique ? L’office de tourisme de Sisteron Buëch peut tout gérer pour vous : hébergement, transport de bagage, taxi retour… Il vous est possible d’acheter un package trek complet, regardez ici leurs séjours pédestres clefs en main. Leur organisation est top, n’hésitez pas à les contacter. Même en ayant l’habitude de tout organiser moi-même, j’ai vraiment apprécié leur gestion, et je n’ai rien eu à redire – tout était parfait.
Plusieurs départs sont bien sûr possibles, puisqu’il s’agit d’une boucle, mais on vous proposera spontanément de partir de Serres. Pourquoi partir de Serres, joyau Renaissance sur les eaux bleues du Buëch ? C’est un départ facile car ce village est accessible en transports en commun : en bus et en train ! Il est idéal pour les randonneurs qui souhaitent voyager sans voiture.
Nous avons dormi dans de jolis gîtes montagnards cosy et chaleureux.
Nos hébergements sur le GRP Tour des Baronnies
Lors de notre randonnée itinérante au cœur des Baronnies provençales, nous avons eu le plaisir de faire halte chaque nuit dans des gîtes et chambres d’hôtes à l’ambiance familiale et douce. Cuisine maison et ambiance montagne étaient au rendez-vous dans ces hébergements choisis pour nous. Tous nos hébergements ont été réservés pour nous par l’office de tourisme Sisteron Buëch qui s’occupait de tout. Nos bagages nous attendaient chaque soir au gîte.
A l’hôtel Fifi Moulin au cœur de Serres, de jolies chambres lumineuses et une collection incroyable de confitures exotiques et originales dont les noms résonnent comme un poème nous permettent de commencer notre randonnée sous les meilleurs augures.
À la Ferme de la montagne à Sigottier, des chèvres cachemire et angora peuplent les pentes autour de ces beaux gîtes situés dans des maisons traditionnelles, avec vieilles pierres, voûtes spectaculaires et belles vues. On peut louer un gîte à la semaine pour s’immerger dans la nature riante ! Chevaux et chiens complètent la joyeuse ménagerie pour un accueil paysan au poil.
Le gîte de Praboyer se niche solitaire sur les hauteurs de Montmorin. Une ambiance de refuge alpin règne dans cette maison du bout du monde en pleine nature où les ânes mangent les pissenlits. Virtuose de la cuisine végétale avec des plantes et fleurs cueillies chaque jour, Claire nous régale avec les recettes de sa création. Un fabuleux voyage culinaire qui se décline aussi en stages de cuisine, avis aux amateurs !
Un accueil ultra chaleureux et une atmosphère de cocon cosy à Rosans ? Atypique détour a beau être situé dans une ancienne gendarmerie, l’atmosphère n’a rien à voir avec une garde à vue ! Et l’histoire insolite de ce lieu hors normes réserve d’autres surprises, que je vous laisse découvrir… l’adjectif “atypique” n’est pas usurpé, mais l’ambiance est douce et soignée et nos hôtes aux petits soins. Sur la terrasse panoramique, dans le jardin fleuri ou dans les chambres décorées avec goût, on savoure le confort et le plaisir d’être chouchouté. La parenthèse douceur, un vrai coup de cœur !
Nos étapes sur le Tour des Baronnies provençales
Quatre étapes, ce n’est bien sûr qu’une petite partie de ce GR de Pays d’une grande richesse, mais ce furent quatre étapes superbes, très représentatives de la beauté et de la diversité des Baronnies.
Jour 1 : Serres – Sigottier
Chaque fois que je traverse les Baronnies provençales, je suis émerveillée par la silhouette colorée de Serres, ce village arrimé à son rocher, et par la couleur éclatante des eaux du Buëch dénouant ses tresses turquoises à son pied.
Avant de commencer notre randonnée, nous avons pris le temps d’explorer le riche patrimoine historique de cette cité passionnante, dont l’héritage est très marqué par la Renaissance, les guerres de religion et les grandes heures du Dauphiné. Héros de l’histoire régionale, le duc de Lesdiguières a laissé ici sa marque !
Puis nous partons marcher dans les montagnes. Depuis le Sentier des Moines, le Rocher pointu et la crête de Fontarache, la vue sur Serres et la rivière est somptueuse. On imagine avec du soleil la puissance de ces panoramas saisissants ! Les Baronnies sont radicalement sublimes et cette première étape met la barre très haut.
Jour 2 : Sigottier – Praboyer (Montmorin)
Cette journée où on s’éveille à la Ferme de la Montagne est la plus proche des sommets. Après une ascension dans une belle forêt de feuillus aux allures de conte moussu, nous arrivons au pied du point culminant des Baronnies provençales, le Duffre à 1800m d’altitude. D’innombrables orchidées couvrent le plateau, rappelant combien les Baronnies sont une réserve botanique exceptionnelle : entre Alpes et Provence, à la rencontre des deux mondes, la richesse florale est à son summum. Par beau temps, le détour par la crête du Duffre nous aurait tentées, d’autant que ma Drôme est juste de l’autre côté : la station d’été de Valdrôme est nichée sur l’autre versant ! Notre chemin vers Montmorin se poursuit sur un superbe sentier en balcon, à l’ambiance très alpine (mais ni technique, ni dangereux). C’est une belle journée montagnarde, qui prouve à qui en douterait que nous sommes bien dans le royaume des Alpes ! Le gîte de Praboyer cultive d’ailleurs cette ambiance de refuge haut perché.
Jour 3 : Montmorin – Rosans
Après le passage par le très beau village de Montmorin, le clou de cette journée est la montée au col des Pins, où les panoramas à 360 degrés sont somptueux : la sensation d’une immersion presque maritime dans l’océan de cimes des Baronnies. La descente du col des Pins sera le seul passage un peu technique de nos quatre journées de marche (descente raide, bâtons conseillés), mais la beauté du paysage vaut bien la concentration. Un autre village superbe nous attend à l’arrivée : Rosans, son héritage médiéval méconnu, sa tour et ses fontaines, ses fleurs nichées au creux des ruelles sinueuses. D’un superbe village de charme à un autre, cette journée a la douceur d’un voyage dans le midi.
Jour 4 : Rosans – Saint-Auban-sur-l’Ouvèze
Le GRP se scinde ici, et nous partons sur la variante par le GR91, en direction de Saint-Auban. Le retour du soleil joue en notre faveur, et je suis émerveillée par cette journée de marelle entre Drôme et Hautes-Alpes, où nous franchissons plusieurs fois la « frontière » invisible entre mes deux régions de cœur.
Après avoir traversé de spectaculaires paysages de marnes noires sculptées par l’érosion, extrêmement typiques des singularités d’ici, on monte dans une forêt de genêts en fleurs et au milieu de rochers spectaculaires vers le Pas de Corbière. Toute la richesse géologique des Baronnies se révèle ici : les pitons suspendus, les grottes à flanc de paroi, les falaises abruptes et les cheminées de fée, tous déploient la grande parade du calcaire enchanté. A la descente vers Saint-Auban, le géant blanc de Provence dévoile sa tête pâle : le Mont Ventoux, à la silhouette reconnaissable entre toutes ! Notre périple superbe s’achève dans le village si typiquement provençal de Saint-Auban-sur-l’Ouvèze, entre cyprès et lauriers. Le taxi qui nous attend nous fera traverser les sublimes gorges de la Méouge – une merveille absolue, entre cascades turquoises et reliefs fantasmagoriques, qui me donne follement envie de retrouver le pays de Sisteron Buëch !
Un grand merci à l’office du tourisme de Sisteron Buëch, et notamment à Aurélie, Chantal et Mathilde, pour ces quatre belles journées d’aventure chez vous.
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le 7 juin, 2024 à 7 h 32 min a dit :
Merci, j’ai aimé votre description et j’aimerais marcher dans vos pas sur les chemins des baronnies malgré mon âge..
le 10 juin, 2024 à 10 h 51 min a dit :
Je vous le souhaite de tout coeur ! Bonne randonnée 🙂
le 1 septembre, 2024 à 11 h 43 min a dit :
Bonjour!
Je découvre avec plaisir cet itinéraire auquel je réfléchis pour septembre.
La question! Comment avez vous géré (ou comment est ce possible de le gerer) le retour entre Saint Auban sur l’Ouveze et Serres?
Merci pour ces belles idées
le 2 septembre, 2024 à 13 h 56 min a dit :
Bonjour ! C’est Sisteron Buech qui a géré pour nous la réservation d’un taxi 🙂
Je vous souhaite une superbe randonnée ! Bon trek à vous 🙂